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CONTEMPLER / Le tableau du jour

  • Choisir.


    Au moment de Pâques, j’aime ajouter à mon message de vœux une reproduction du tableau de Piero Della Francesca, "La Résurrection».
    Outre que je crois à la Résurrection, j’aime ce tableau où je vois à la fois la détermination et le calme du Christ : tout s’est passé comme il avait été dit : il est mort, il ressuscite, il est vivant. Debout, le Christ peut enjamber son tombeau et en sortir, vainqueur de la mort qu’il laissera derrière lui, la portant malgré tout dans son être de chair. Il n’y a pas à s’attarder, ni à hésiter, non plus à discuter ou à couper les cheveux en quatre face à une telle situation qui dépasse l’entendement. Les quatre personnages devant le tombeau semblent s’être laissés abattre : le personnage à gauche se lamente en cachant son visage, tout replié sur lui-même, et les trois autres sont terrassés par le sommeil, échappant ainsi à leur certaine inquiétude
    En regardant ce tableau la première fois, j’ai compris que je pouvais moi aussi, à l’échelle de ma petite vie, faire le choix de sortir de mes tombeaux quotidiens, me mettant debout pour en enjamber les bords.
    Il y a autour de ce tableau, une autre histoire de choix : pendant la Seconde Guerre mondiale, un officier britannique, Anthony Clarke, fit le choix de faire cesser le feu sur la ville de Sansepolcro contrairement aux ordres qu’il avait reçus, afin de préserver ce tableau qu’il n’avait pas encore vu de ses propres yeux mais dont il savait, pour l’avoir lu quelque part, qu’il s’agissait d’un des plus beaux tableaux de monde. Cette décision sauva « La Résurrection ».



  • Ce qu’il y a après les murs.


    Un moment de grâce : la visite de l’exposition Pascal Vinardel à La Banque, le beau musée des cultures et du paysage de Hyères. Oui, c’est ça, à presque chaque toile, un éblouissement suivi d’un moment de grâce… Beaucoup des tableaux présentés montrent l’intérieur d’une grande maison comme on en trouve dans le Sud : sur les hauteurs, une terrasse ombragée, de vastes pièces aux hauts plafonds, de larges portes-fenêtres qui sont ouvertes sur la ville en contrebas, puis sur le port, puis sur la mer, puis sur l’horizon ; comme si chacune de ces pièces dans lesquelles parfois les convives sont déjà dehors et ont laissé la table en désordre après le repas ou ont lâché leurs livres par terre, n’avait de sens que par les fenêtres qui montrent ce qu’il y a après les murs.

    Les murs, quels murs ? Ceux des maisons ? Ceux du temps qui a passé et a fait de ces lieux d’uniques souvenirs ? Ceux des cœurs qui sont parfois d’habiles maçons pour contraindre à l’enfermement et les regards et les pas ? Ceux de nos peurs qu’on laisse nous mener par le bout du nez ? Ceux dont on croit qu’ils nous protègent car ils sont durs et épais mais qui en fait nous cachent toute vue ? Ceux de nos renoncements ?

    Et puis parfois, il y a la contemplation, comme celle des tableaux silencieux de Pascal Vinardel, qui permettra toujours de voir ce qu’il y a après les murs parce qu’elle les détruits et donnera la force d’aborder une terre inconnue.