Lundi. Deux ciels le matin. L’un, à l’est, d’une dominante rose, touffu de nuages sombres car sans doute encore endormis. L’autre à l’ouest, plutôt blanc.
Mardi. Que de la nuit. Il fait froid : même les étoiles sont restées à l’abri.
Mercredi. Ce sera le ciel du soir car le temps a manqué pour remarquer celui du matin. Ce sera le ciel du crépuscule plutôt que celui de l’aube. D’ailleurs, d’où vient le beau mot de crépuscule ? A l’ouest, le bleu vire au rose puis au violine et enfin à ce bleu du début de la nuit, encore clair finalement. Pas de nuages.
Jeudi. Ciel lisse et impassible qui vaque à son occupation de l’aube : laisser la place au jour. Il fera clair.
Vendredi. Les nuages forment comme des cheminées tout d’abord – c’est aussi l’hiver dans les cieux - puis se laissent modeler par le vent. On s’amuse à imaginer des formes, des pays, des gestes.
CONTEMPLER / Pages du ciel - Page 12
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Les pages du ciel.
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Les pages du ciel.
Lundi. Le ciel est si bas qu’on ne distingue plus le Faron, couvert par un nuage en forme de grosse cloche, brouillard pour la garrigue du mont. De l’est, la masse des nuages est poussée par une brise hésitante. Mais, comme la lave qui s’écoule d’un volcan, lente et massive, du bout, là-bas, d’autres masses noires sortent de l’horizon et avancent.
Mardi. Ciel. Mer. Terre. Ensemble. C’est la nuit.
Mercredi. Après des heures de pluie, le grand jour se fraie un chemin dans les nuages épais. Ca et là, quelques trouées claires dans le gris touffu.
Jeudi. Très tôt. Un ciel noir. On dit : « une nuit à couper au couteau ». Pas d’étoiles. Pas de lune. C’est un grand et sombre tissu de deuil, qui recouvrirait volontiers le monde de sa noirceur. Comment peut-on croire que le jour poindra tout à l’heure ? Parce que c’est une des rares certitudes.
Vendredi. Du côté du Coudon, le ciel est rose comme les joues d’un enfant qui se réveille de sa sieste. De part et d’autre, un fouillis de gris foncé, de gris clair, de blanc, de bleu. Le grand jour viendra ordonner tout cela le temps de la traversée.