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CONTEMPLER / Pages du ciel - Page 10

  • Les pages du ciel.

    Lundi. Matin. Un ciel qui aurait pu attirer l’attention de Turner, car il est bien jaune là où le soleil se lève.
    Mardi. Soir. Au début de la plage de Bonnegrâce, les galets gris se reflètent encore dans l’eau. Mais au bout, ils sont sagement endormis et la mer a cessé de brasiller : elle se détourne de la berge et va, loin, très loin, s’étirer dans le sillon du soleil. Pour habituer les yeux à l’obscurité prochaine, des nuages plus sombres que la mer mais plus clairs que la nuit s’étalent dans un sens puis dans un autre, comme un peintre fait aller et venir son pinceau pour recouvrir tout le haut de sa toile.
    Mercredi. Matin. Tamaris. Entre la mer et le ciel, des violets multiples. Des nuages à foison : des plats, des ronds, des larges, des effilochés, des bourgeonnants, des tout proche, des tout loin. On pourrait piocher dans les noms savants dont on se souvient – cumulonimbus, cirrus, cumulus – mais on ne sait plus trop qui est qui dans ce vaste univers. Sont-ils en train de se disputer la place ? En cette saison, de ce côté-ci de la corniche, il y a toujours des nuages dans le ciel, le matin. Mais quand vient la belle saison, l’azur est impeccablement repassé.
    Jeudi. Nuit. Lune ronde dans ce Bleu de Prusse incomparable. On avait appris enfant que cette lumière autour d’elle s’appelait un « halo ». C’est un des mots qu’on préfère encore.
    Vendredi. Ceux qui, parmi les nuages, s’effilochent le plus, ce sont les cirrus. Ils sont hauts. Lointains. Indifférents peut-être. Statiques aujourd’hui : on les observe un long moment puis on leur préfère le souvenir du nuage en forme de coussin bien moelleux qui coiffait le Coudon la veille.
    Samedi. Ciel d’un matin plus tardif. Tout est en place : l’azur, le soleil. Pas de nuages. Sans doute en fin d’après-midi précèderont-ils l’allumage de la Lune : elle est souvent là, en fait, quand il fait jour, quasi-translucide pour plus de discrétion.

  • Les pages du ciel.

    Lundi. Matin. Une ligne fine de nuages roses barre le ciel. Comment les nuages ont-ils réussi à se rassembler ainsi dans cette douce diagonale ? Voudraient-ils, peut-être, offrir aux oiseaux migrateurs un long fil de repos au cœur du firmament ?
    Mardi. Nuit. Les étoiles brillent en guirlandes pour décorer la nuit comme un sapin de Noël.
    Mercredi. Milieu du jour. Un ciel bleu impeccable : lisse et sans nuage. C’est ainsi qu’on le trouve rassurant car il est infini.
    Jeudi. Matin. La nuit traîne encore un peu comme quand la fête terminée, on est sur le départ mais on hésite à franchir le pas de la porte en parlant de choses et d’autres. C’est le moment où le jour vaque à ses besognes : un peu de clarté à l’est ; on pousse vers le fond un reste de lune qui saura trouver seul le chemin d’une autre nuit ; on éteint une à une les étoiles, et il y en a toujours une quelque part qui joue à cache-cache avec l’éteignoir.
    Vendredi. Matin. Il fait jour, certes, mais les nuages hésitent à laisser le champ libre à l’azur. Il vaut mieux prendre le chapeau de pluie.