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MEDITER / Phrases à méditer - Page 47

  • Les livres-chevaliers

    Dans L’art du silence, Anselm Grün nous invite à réfléchir au silence, bien sûr, et tout autant à la parole. C’est un très beau livre car c’est ce qu’on appelle ici un livre-chevalier, en référence aux chevaliers qui, au Moyen-Age, venaient au secours des plus faibles. Ainsi, quand quelque chose a été difficile, on peut aller y puiser quelques mots qui permettent de se recentrer ; on peut retrouver les repères sur lesquels on a réussi à se construire ; on peut se reprendre si les aléas de la vie ramènent vers des périodes difficiles et venimeuses – on sait que ce temps-là est révolu, mais il a fallu s’y confronter à nouveau, et c’était douloureux.
    Voici un extrait de ce livre-chevalier, à méditer : « La question est de savoir si nos paroles éveillent à la vie. Il y a des mots qui figent, des mots qui sont eux-mêmes sans vie et qui étouffent la vie. Quand on dit à quelqu’un : « Tu es un fardeau, une nullité. Je ne veux pas avoir affaire à toi », ce genre de parole fait mourir quelque chose en l’autre, à savoir l’espoir d’une vie qui ait du sens, l’espoir d’être vu et accepté. Il y aussi des mots qui nous ouvrent les yeux et nous font comprendre des choses. Lorsqu’on nous décrit la beauté d’une montagne, on a le cœur qui se dilate. On devine quelque chose de la vérité de la montagne. Et alors la vie afflue en nous, alors nous passons de la mort à la vie. (1) »

    (1) Ansel Grün, L'art du silence, Albin Michel 2014, pp. 46/47.

  • Phrase à méditer.

    Dans son livre, La sagesse espiègle, Alexandre Jollien parle de la « machine à mouron » (pp. 73 et 75).
    Le mouron ! On n’avait plus entendu cette expression depuis bien longtemps. Se faire du mouron, se faire des cheveux blancs, se faire du mauvais sang…
    Voici une phrase qui incite à la méditation :

    « La machine à mouron a une mémoire d’éléphant. Elle engrange tout et ne manque pas une occasion de nous resservir l’écho lointain des anciens traumatismes, des blessures mal cicatrisées, ce qui est resté coincé en travers de la gorge. » (p. 75)

    L’expression est juste, pertinente, fulgurante même : quand, tout à coup, ça y est, la rumination commence et que, malgré tous nos efforts, rien n’y fait et ça revient, ça revient, ça revient…
    Mais on s’en souviendra et on s’en servira les jours gris. On dira : « Hé, la machine à mouron ! Arrête un peu ! » Merci Alexandre.