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l'antan - Page 2

  • Escargots et basilic, fleurs, l’antan.


    Les escargots doivent penser qu’il n’y a désormais plus de basilic sur la terrasse : après avoir oublié un soir de rentrer le pot dans l’appentis pour le mettre à l’abri de leur appétit, on a constaté au matin qu’aucun gastéropode n’était venu dans la nuit. Le stratagème fonctionne. Bien sûr, il faudra rester vigilant et rentrer le pot chaque soir au moment de fermer les volets mais si on oublie une fois de temps en temps, ça ira. Toutefois, merci de ne pas informer les escargots de mes possibles distractions.

    Marcher dans la colline et relever sur un petit carnet les noms de toutes les fleurs sans avoir la certitude de pouvoir y arriver, tellement elles étaient nombreuses : fleurs du thym, asphodèle, genêt, ciste cotonneux, immortelle, sainfoin, silène, aphyllante, vipérine, camomille, fenouil, bouton d’or … Et puis il y en a dont il faudra chercher le nom dans les livres de botanique.

    Autour de la table où sont posés pelotes de laine, boîtes à couture, tricots ou raccommodages en cours, parler de la vie et évoquer ce que faisaient nos mères et grands-mères, l’antan, pour vivre avec si peu, leur ingéniosité pour faire durer les choses…

  • Le cyclamen rose et la bruyère violine.


    Avec les chrysanthèmes traditionnels, on a apporté aussi l’autre jour au cimetière un cyclamen rose pâle et une bruyère violine, tout particulièrement pour un de ceux posés là dans ce vaste caveau. On l’imagine désormais tranquille, face au ciel lumineux du Midi où il avait choisi de vivre car il n’aimait pas avoir froid. Durant son enfance il eut lui aussi près de lui ces deux plantes dont les teintes sont proches, de la même famille pourrait-on dire puisqu’il s’agit bien d’une histoire de famille ; et il avait gardé adulte l’habitude d’en avoir aussi chez lui. La bruyère, c’était la grand-mère qui en raffolait et ne passait jamais sans la mauvaise saison. Elle portait d’ailleurs bien souvent des vêtements de ce violine rosé qui n’avait rien de triste ni de vieux mais qui était doux au point d’en avoir même sur les pages des catalogues le parfum de sa peau douce. Le cyclamen, rose clair, quasi rose layette, c’était la mère qui s’en procurait un dès qu’ils apparaissaient aux étals des fleuristes, trouvant toujours les pièces pour lui dans le porte-monnaie efflanqué. On les a posés de part et d’autre de la tombe dans les vasques en pierre dont on a toujours pensé qu’elles avaient été installées pour eux quand c’est l’automne.