Pendant le confinement, nombreuses ont été les initiatives pour s’assurer que les personnes isolées allaient bien, en particulier par des appels téléphoniques ou des envois de petits mots, voire pour ceux qui pouvaient le faire, portage de courses ou de repas. C’était beau cette vigilance aux autres, n’est-ce pas ? Continue-t-elle ? Ou a-t-elle sinon cessé du moins diminué comme les applaudissements pour le personnel soignant à 20H car il semble bien que l’épidémie après avoir rendu malades et/ou tués tant de personnes ait aussi des conséquences terribles sur l’économie. On nous répète à longueur de temps la nécessité des gestes barrières pour contrecarrer l’épidémie ce qui, bien sûr, est aussi une façon de prendre soin des autres. Mais reçoit-on des messages télévisés pour nous inciter à poser des actes pour limiter la pauvreté et l’isolement ?
D’où la question du lundi : Pensez-vous que nous allons savoir continuer à rester vigilant aux autres et est-ce que nos capacités de partage et d’attention se sont accrues pendant cette période du confinement ?
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La question du lundi. Rester vigilant.
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La question du lundi. Vivre avec.
Peut-être que plus qu’une question du lundi, ce billet du jour est plutôt un billet d’humeur. Mais il semble possible de le faire ici car nombreux sont les lecteurs de ce blog, dont on connait certains depuis plusieurs années, dont on sait qu’ils vivent aussi avec quelque chose de difficile : avec la maladie soit pour eux-mêmes soit pour quelqu’un qui leur est cher, avec la souffrance, avec des limitations imposées par l’âge ou des difficultés matérielles, avec l’absence, avec le deuil, avec l’incertitude de ce que donneront demain des résultats d’analyse, des lettres de candidatures ou d’entretiens d’embauche, avec la culpabilité de ne pas pouvoir faire face encore une fois à ce qui pourrait se répéter, à la violence, et tant d’autres choses. Et pourtant, on continue à avancer, n’est-ce pas ? On s’organise. On fait au mieux. On sait ce qu’il en est, on a peur certes mais on ne fait pas l’autruche.
Ainsi, depuis plusieurs mois, l’actualité est anxiogène et incite au total repli sur soi et à l'évitement de l’autre, généré par une peur qui empêche finalement de vivre, comme si on était déjà tous morts. Peut-être avez-vous remarqué combien le discours ambiant est négatif : il ne faut pas ou on ne doit pas ; ou bien il est interrogatif : et si quelque chose arrivait ?
D’où la question du lundi, ou plutôt la proposition du lundi : Et si, au lieu de le laisser à part, de ne parler que de cela et d’en faire un sujet unique, on mettait le Covid-19 sur la longue liste (hélas, elle est vraiment très longue) de tout ce qui est grave sur cette Terre, comme la guerre, le réchauffement climatique, la disparition d’espèces, le cancer, le sida, la pandémie d’obésité, la pollution, la faim, la soif, les réfugiés climatiques ou politiques, la tuberculose qui tue plus d’un million de personnes chaque année dans le monde, la misère, l’esclavage, le pillage des énergies fossiles, etc, ce qui permettrait d’apprendre à vivre avec et donc d’y mieux faire face ?