En remontant du village, grimper sur le petit muret à l’angle du chemin et marauder quelques branches de mimosa. Un tout jeune mimosa, aux fleurs jaune clair et aux feuilles vert tendre.
Rentrer fièrement et se dire qu’il faudra penser à ressortir le petit sécateur de son tiroir afin de le mettre dans le sac pour l’avoir toujours sous la main.
mimosa - Page 4
-
Première maraude de mimosa.
-
La prochaine floraison.
Pendant que la pluie s’abat sur toutes les plantes qu’on a mises dehors pour qu’elles s’abreuvent, ouvrir le grand parapluie et aller chercher le courrier dans la boîte aux lettres posée au milieu du chemin.
En montant l’escalier, sentir le parapluie s’accrocher à des branches et relever la tête pour l’en enlever.
C’était ce qu’il fallait : lever la tête, regarder au-delà du bout des pieds pour se rendre compte non seulement que le ciel, dans un coin s’éclaircit et se prépare sans doute à une accalmie, mais aussi que le mimosa lui se prépare à fleurir. Peu importe qu’on soit en automne, que le déluge s’abatte sur le monde, le mimosa ne défaille pas : il ira au bout de ce qu’il doit être : fleurir.
En effet, c’est dans les palmes de ce bel arbre que la pointe fine du parapluie s’est accrochée. Il faut les regarder : des hampes vert clair ont poussé ; elles sont pleines de ces très légers renflements dont on sait qu’ils deviendront ces fleurettes jaunes hérissées de minuscules épis-rayons - comme une multitude de soleils.
Après avoir récupéré le courrier dans la boîte aux lettres et évité au retour de bousculer la prochaine floraison, relire Le mimosa, de Francis Ponge.