En hommage à Philippe Jaccottet.
Ressentir des émotions
Voilà un appui important
Car c’est être vivant
Etre sorti du néant
Alors quand Philippe Jaccottet meurt
On ressent du chagrin
Vivement
Désemparément
On ressent un vide
Ce vide qu’on connait si bien
Quand il n’y plus rien à toucher plus rien à étreindre pas même le bout de doigts glacés
Là où la pulpe de la chair reste pleine même juste après
Mais c’est alors qu’on est au petit matin
Et qu’on entend le chasse-doute
Qu’il nous a signalé un jour bien important
Puisqu’à partir de lui on a su chasser le doute
Un oiseau chante
Il offre son souffle au monde
Eternel
le souffle de l’oiseau
Eternel
celui du poète
Sur l’étagère ses livres
Tous
Et aussi l’Odyssée
Et aussi les autres poètes partagés
On les prend dans les bras
On les porte contre soi
On les dépose tout près tout doucement
Oh ! mais vraiment tout près vraiment tout doucement !
On y sait tous les mots de toutes les pages
Du bout du doigt, là où la pulpe est pleine
On suit les lettres des titres
On suit les coins des livres
On les caresse en fait
Ils sont là
Les poèmes
A jamais éternellement consolateurs
On s’apaise
On lui dit merci au poète désormais dans les nuées
On lui promet qu’on ira toujours s’émerveiller dans les bois des tâches de lumière et d’ombre.
philippe jaccottet - Page 6
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Les appuis.
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Se lover dans la fraîcheur de l'herbe.
On savait que La fraîcheur de l’herbe, d’Alain Corbin, serait une belle lecture. C’est pour cela qu’on avait pris ce livre puisqu’on avait salle d’attente. Mais c’est bien mieux. Les toutes premières pages citent Thoreau, Emerson, Jaccottet, Bonnefoy, Giono, Ponge, Ronsard, Virgile, Gracq, Char, Whitman…. Et Flaubert, et Hugo, et Dürer…On est en pays connu ! On ajuste bien son dos au dossier de la chaise en plastique, et on se love dans le livre.