Ils et elles sont là chaque année. Ils, les arbres fruitiers. Elles, leurs fleurs miraculeuses, blanches ou roses, c’est selon. Ils et elles parsèment le chemin qu’on prend, quel que soit ce chemin, à chaque printemps. Hommage à ce mois de février d’il y a si longtemps quand, dans un terrain en restanque s’étirant jusqu’à la mer, un amandier avait offert sa blancheur au regard et avait décidé qu’il était bon de vivre ici. Dans quelques temps, ils et elles ne seront plus là, du moins on ne les verra plus ; resteront les ciels changeants, la mer changeante, le vent toujours, les pins et les oliviers, les pierres sèches. Mais ils ou elles, on sait qu’éternellement ils reviendront : près de La Cadière, ou au pied du Castellet, ou vers la chapelle Ste Trinide, ou vers le Lançon, ou sur les flancs du Faron, ou dans les collines de Tamaris, on ira sur un chemin couper une branche, une petite, fleurie rose ou blanche avec encore quelques boutons pour la ramener tel un trésor fabuleux dans la maison du vent.
printemps
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Ce qui dure si peu mais qui est éternel.
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Bouquets de tulipes jaunes.
Dans le grand magasin, passer devant un bel étal de fleurs et choisir un bouquet de tulipes jaunes, toutes fermées et blotties dans de larges feuilles de fougère.
En rentrant, passer devant la fleuriste sur la place, et ne pas résister à prendre un deuxième bouquet de tulipes jaunes, mais d’un jaune un plus doré.
A la maison, installer les deux bouquets chacun dans un vase, pour encadrer la branche d’amandier.
Ainsi, sur la table, c’est le printemps.