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ste trinide

  • Ce qui dure si peu mais qui est éternel.

    Ils et elles sont là chaque année. Ils, les arbres fruitiers. Elles, leurs fleurs miraculeuses, blanches ou roses, c’est selon. Ils et elles parsèment le chemin qu’on prend, quel que soit ce chemin, à chaque printemps. Hommage à ce mois de février d’il y a si longtemps quand, dans un terrain en restanque s’étirant jusqu’à la mer, un amandier avait offert sa blancheur au regard et avait décidé qu’il était bon de vivre ici. Dans quelques temps, ils et elles ne seront plus là, du moins on ne les verra plus ; resteront les ciels changeants, la mer changeante, le vent toujours, les pins et les oliviers, les pierres sèches. Mais ils ou elles, on sait qu’éternellement ils reviendront : près de La Cadière, ou au pied du Castellet, ou vers la chapelle Ste Trinide, ou vers le Lançon, ou sur les flancs du Faron, ou dans les collines de Tamaris, on ira sur un chemin couper une branche, une petite, fleurie rose ou blanche avec encore quelques boutons pour la ramener tel un trésor fabuleux dans la maison du vent.

  • La pluie l’après-midi.

    Sur la route de St Cyr, prendre les petits chemins de traverse et passer par Ste Trinide car on voudrait bien retrouver le magnifique mimosa dont on a gardé depuis l’an dernier le souvenir.
    Poser la voiture quelque part, et partir à pied. Il pleut. Le ciel est gris. Les arbres sont fouettés par le vent. C’est l’hiver dans le Sud, mais il y a toujours un éclat de lumière quelque part : dans le feuillage vert bronze des oliviers, dans quelques fleurs de forsythia qui ont fleuri un peu tôt, et voilà, dans ce mimosa-là, celui qu’on cherchait. Il semble aussi ancien qu’un chêne royal des forêts et les boules jaunes sont bellement gorgées de pluie qu’elles retiennent pour abriter un instant la promeneuse ébahie. Un oiseau, tout près, sautille dans les flaques de la route étroite qui part serpenter dans la colline et boit en picorant. Il transmet sa joie.
    Du sac à dos, on sort un livre de poème de François Cheng, La vraie gloire est ici :

    Flaque de lumière
    Flaque d’eau,
    Au sein de l’éternelle rotation des astres,
    Cette brève flamme chasse la lente grisaille
    D’un après-midi.

    Flaque de lumière,
    Flaque d’eau,
    Attirant quelques moineaux : leurs gazouillis
    Rappellent un instant le bonheur terrestre :
    La soif étanchée.