Profiter du silence proposé.
Ecouter les informations à la radio le matin et ensuite l’éteindre.
Ne pas allumer la télévision de la journée, ni même le soir.
Sur la terrasse, lire, en s’arrêtant de temps en temps pour écouter les abeilles butiner dans les fleurs des crassulacées, les mouettes et les tourterelles qui vont et viennent, les pies aussi.
Dans le bureau, faire un peu de courrier en prêtant attention aux quelques bruits qui accompagnent ce moment : décapuchonner le stylo, attraper quelques feuilles, tourner la feuille, la plier, attraper l’enveloppe, y glisser la feuille, fermer l’enveloppe, ouvrir la boîte à timbres, son couvercle en métal tinte sur le bureau quand on l’y pose, faire craquer une allumette pour déposer un peu de cire rouge.
Un silence bien plein.
Bonheur du jour - Page 453
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Le silence plein.
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Livres du matin / du midi / du soir.
Le matin, ce livre incontournable, magnifique, essentiel, livre-chevalier, Le monde du silence, de Max Picard. On y retrouve des passages forts, comme celui de la page 49 sur la parole dépouillée du silence : « chaque parole est donnée dans cette rumeur générale qui est tout autour de l’homme, c’est-à-dire que tout émerge continuellement de cette rumeur et y disparait continuellement. »
Vers le midi, souvent pendant que le déjeuner est en train de se préparer, le journal quotidien – bien qu’on le reçoive irrégulièrement, on en garde un par jour. En alternance avec des poèmes d’Hölderlin à propos duquel on a regardé un documentaire très intéressant sur Arte.
Le soir, retour encore à un essentiel : Raison et sentiments, de Jane Austen. « La famille Dashwood habitait depuis longtemps dans le Sussex. »