Dans ce lieu que j’ai déjà évoqué, là où les couloirs sont si longs, avoir la chance d'y avoir une amie dont l’amitié enrichit ma vie depuis plusieurs années. Quand elle demande : « Comment ça va ? », elle demande vraiment comment ça va. On ne peut pas lui répondre « ça va », d’une façon désinvolte, voire systématique. Non. Il faut répondre vraiment, même si on utilise la même expression, « ça va ». Tout est dans le ton. Et si elle sent qu’on a répondu « ça va » par réflexe, elle ne peut pas s’en contenter. Elle demande alors : « Mais encore ? », et elle pose son regard dans le regard de celui ou celle qui lui fait face. Elle-même, si je lui demande « comment ça va ? », me répond toujours non seulement en vérité mais en allant à l’essentiel. Elle n’est jamais lassée du moindre échange car, d’après elle, il n’y a jamais de petit partage. Et c’est pour cela qu’on peut rester ensemble dans le silence après avoir échangé quelques phrases.
comment ça va
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Il n’y a jamais de petit partage.
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Comment ça va ?
Poser cette question à quelqu’un, et prendre le temps d’écouter la réponse.
Faire fi des courses à faire, du travail à terminer, du repassage qui attend, laisser sonner le téléphone, et autres, parce qu’on a vraiment demandé « comment ça va ? », parce qu’on a vraiment envie d’entendre la réponse, de savoir ce qu’il en est, parce que quand soi-même on est interrogé comme ça, on aimerait pouvoir répondre tout son saoul.
Et de cette attente et de cette écoute, découle une longue conversation sur la journée écoulée, sur les collègues de travail, sur la famille, sur la vie, sur les joies et les doutes.
Une question qui ouvre la porte au besoin d’être écouté que chacun porte en soi.