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confiture d'abricots

  • Durant l’été, relire d’anciens Bonheurs du Jour : Dans la cuisine : confiture d’abricots.

    29 juillet 2015. Dans la cuisine : Confiture d’abricots.

    Récupérer des abricots trop moches pour être vendus.
    Les remonter en passant par le petit chemin, la cagette sous le bras quand le chant des cigales crisse sous les pas.
    Dans la cuisine, attraper sur le dessus du buffet le grand saladier dédié aux confitures.
    Le laver et bien l’essuyer.
    Enlever les noyaux des abricots avant de peser les fruits qu’on mettra sans les couper dans le saladier.
    Rajouter le sucre (proportions variables, suivant le sucre qui reste dans le placard : le plus souvent, 1 kg de fruits = 800 gr de sucre). Si on n’a plus de sucre, on peut mettre du miel.
    Dans la panière, attraper la badiane.
    Ajouter 5 fleurs de badiane par kilo.
    Recouvrir le saladier d’un torchon.
    Attendre jusqu’au lendemain.
    Le lendemain, transvaser le contenu du saladier dans le grand fait-tout dédié aux confitures. Il faut là aussi monter sur une chaise car le fait-tout est aussi sur le dessus du buffet.
    Faire cuire en remuant, en chantant, en écoutant les cigales, en disant bonjour aux voisins qui passent devant les fenêtres.
    Parfois, il faut écumer. Mais on peut oublier de le faire.
    A un moment, c’est cuit. On le sait car on a versé un peu de confiture sur une soucoupe et quand ces quelques gouttes ont refroidi et qu’on a penché la soucoupe, elles n’ont pas coulé.
    Mettre la confiture dans les pots en veillant bien à ne pas se brûler. Pour cela, se munir de moult torchons et maniques. Laisser seulement les fleurs de badiane qui sont restés entières. Retirer les celles qui se sont éparpillées un peu partout.
    Remplir les pots à ras bord. Bien les fermer. Les retourner sur le plateau.
    Attendre que les pots soient froids pour les remettre à l’endroit, les nettoyer des éventuels restes de coulures de confiture et les étiqueter.
    Tout ranger, tout nettoyer.
    Ensuite, on pensera à qui donner les jolis pots.

  • Instants uniques.

    L’été, les journées commencent tôt pour qu’on puisse avancer dans le travail avant qu’il ne fasse trop chaud. Le travail, c’est la lessive, le rangement, un peu de ménage, le repassage, le sol lavé, les quelques courses, la maison aérée avant qu’on ne ferme les volets. Ainsi, pendant que deux boutis tournent régulièrement dans la grosse machine de la laverie, on va prendre les légumes pour la ratatouille, le rôti pour le dimanche, le pain pour la journée. Puis, sur le fil de la grande maison bien rangée désormais, on étend ; à deux. La vieille amie tient dans sa bouche une pince à linge et deux autres dans ses mains. Elle conseille de bien fixer le linge, car il est possible qu’il y ait du vent. Puisqu’elle nous a aidés à étendre nos boutis sur son fil, on attend que sa machine se termine. On prend un café dans la cuisine. On essuiera tout à l’heure d’un coup d’éponge une trace de café laissé sur la toile cirée. A deux encore, on étend les draps et l’alèze : il faut profiter du beau temps. On tire sur le tissu bleu et on le fixe bien. De la main, la vieille dame lisse les draps. C’est comme une caresse.
    Le soleil a profité de ce qu’on était occupé pour s’installer : pas de doute, il est temps de fermer les volets. On prend heure pour plier le linge.
    Quand cette heure arrive, les cigales à tue-tête bruissent à qui mieux mieux. On remarque que la pelouse est totalement sèche : l’herbe crisse sous les pas. Les draps ont déjà été enlevés : « Oh, mais j’ai déjà tout refait mon lit, dit-elle, les mains sur les hanches, un peu voûtée dans sa robe de coton sans manches. Et là, j’ai commencé mes confitures d’abricots. Cinq kilos. ». On plie les boutis. Ils sentent le soleil. On entre dans la cuisine où trônent des marmites remplies d’abricots trempant dans le sucre. Malgré l’heure, on boit du café. On aide pour la confiture : tout le monde s’y met. On passe les marmites pleines de la table de la cuisine au plan de travail qui prolonge l’évier. On ressort casser les noyaux en utilisant un marteau qui n’a plus d’âge. On pèle les amandes. On les partage également dans les marmites qu’on recouvre de couvercles hétéroclites. Une fois tout cela fait, on nettoie la toile cirée et on pose les bocaux en verre pour qu’ils soient prêts. On estime bien leur nombre. Ils brillent.
    Dans cette cuisine, rien n’est bien neuf et sur la table, il y a toujours une coupe à fruits, ou un torchon, ou encore autre chose, parce qu’on vit là. On mange. On prépare le repas. On parle. On boit le café.
    Avec tout ça, l’heure est bien avancée. On se fait la bise pour se dire au revoir et on se remercie mutuellement. Promis, demain, on viendra remuer les confitures quand elles cuiront et on aidera à la mise en pots.