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guillevic

  • La question du lundi. Blog. Ou pas.

    Tous ceux qui viennent sur ce blog le savent bien, que la vie peut être bien rude. Mais ce dont ils sont persuadés aussi, c’est certain, ils le disent parfois ou s’ils ne le disent pas le fait qu’ils reviennent régulièrement le montre, c’est que la joliesse existe, même dans un recoin, même fugacement. Ici, elle se rappelle à eux, sans chichi. Comme une note cristalline qui retentit et aide à faire cesser le tournis.
    C’est ce qu’on disait à quelqu’un qui s’étonnait qu’on continue encore à avoir un blog (cela semble totalement démodé…) alors que tant de réseaux sociaux proposent d’autres outils de communication « plus modernes » voire « plus efficaces pour montrer ce qu’on fait et pour se faire connaître. » (dixit)
    C’est vrai. Pas question ici de tirer à boulets rouges sur les réseaux sociaux. Il y a partout des choses bien parce qu’il y a partout des gens bien.
    Mais ce qui compte, ce n’est pas le nombre, ce n’est pas non plus l’image, ce n’est pas non plus le faire. C’est écrire chaque jour pour en savoir plus sur soi-même comme le pense Guillevic. Et comment arriver à en savoir plus sur soi-même si on n’en sait pas plus sur les autres, si l’autre lui-même ne parle pas, n’écrit pas, si on ne sait pas comment il s’appelle, si on ne le connait pas ?

    D’où la question du lundi : blog ou pas blog ? blog uniquement ou blog et un réseau social ? ou pas de blog ?

  • Un poème pour la journée. Guillevic.


    On a toujours pensé : la poésie est un souffle, un souffle de vie. Sur un plan personnel, il fut un temps où le souffle était si court qu’il s’absentait parfois et qu’on le perdait et il y eut même des instants pendant lesquels on crut que jamais on ne le retrouverait et puis il revenait, ouf. Pendant les temps de repos de l’après-manque-de-souffle, il fallait rester tranquille et on lisait et on lisait de la poésie et une fois on avait lu des tas de poèmes de Guillevic. Voilà pourquoi on aime ce poème qui se termine sur ce mot, souffle. Un poète fait respirer.

    Etre
    Où et quoi ?

    N’importe où,
    Mais pas rien qu’en soi.

    Etre dans le monde.
    Fragment, élément du monde.

    Supérieur à rien,
    Pas à quiconque, pas à la pluie qui tombe,

    Se sentir égal
    Et pareil au pissenlit, à la limace,

    Inférieur à rien,
    Ni au baobab, ni à l’horizon,

    Vivre avec tout
    Ce qui est en dehors et en dedans,

    Tout ce qui est au monde,
    Dans le monde.

    Fétu de paille, non !
    Cathédrale, non !

    Un souffle
    Qui essaie de durer.


    (1) Guillevic, Si je n’écris pas aujourd’hui, Poésie/Gallimard, 2015, p. 45.