En début d’après-midi, dans la salle d’attente bondée, le temps est un peu long. Mais il y a une fenêtre. Elle donne sur un immeuble aux vastes balcons tout ensoleillés.
Sur l’un d’entre eux, un étendoir plein de linge. Une jeune femme sort et commence à enlever ce linge. Elle plie les torchons, les tee-shirts et les polos mais laisse les chemises sur leurs cintres et rentre le tout. L’étendoir reste vide et seul. La jeune femme revient. Elle étend du linge maintenant. Son visage est paisible et ses gestes précis. Elle est toute à sa tâche. Elle fait tourner l’étendoir au fur et à mesure qu’elle le remplit ; elle met une pince à linge dans la bouche quand elle en a trop dans les mains ; elle souffle sur une mèche de cheveux quand elle virevolte devant ses yeux ou la glisse derrière l’oreille.
Car il y a du vent. C’est pour cela qu’elle s’occupe du linge, oui, sans doute depuis le matin : ici, les jours de vent et de soleil, on en profite pour laver, étendre, plier et, le soir, tout est sec et sent bon le frais.
Quand on entend son nom et qu’il est donc temps de passer, on dit au revoir en silence à la jeune femme qui finit d’étendre. C’était bien de regarder ce spectacle simple par la fenêtre. Il y a toujours une fenêtre.
jour de vent et de soleil
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Le linge sur le balcon.