Réparer, au lieu de la jeter, une souris mécanique retrouvée en rangeant un cellier. Quand elle se remet de nouveau à marcher, on applaudit comme quand on était enfants. On la garde pour pouvoir jouer encore.
Cueillir des mûres pas loin de la Corniche. En manger goulûment quelques-unes mais en ramener aussi pour le dessert. On les mélange à des abricots et à une pêche blanche.
Se plonger dans Archives du Nord, de Marguerite Yourcenar, mais en sortir aussi pour regarder les tableaux qu’elle décrit, pour situer sur une carte les villes ou les régions dont elle parle, pour réviser ce qu’on a oublié sur une période historique.
Admirer l’ipomée qui se déploie à vive allure. On la verra peut-être bientôt de la rue.
Avant d’arriver à la plage, s’arrêter devant le bassin du Parc pour guetter les grenouilles et décider de leur apporter du pain quand on reviendra demain.
Beurrer les tartines de quelqu’un.
Ecouter Kiri Te Kanawa chanter Léonard Bernstein et en avoir des frissons, surtout quand c’est la chanson de West Side Story, Maria.
Chez une amie, se régaler d'une tarte aux figues maison.
maria
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Moisson.
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24 décembre. François, Maria, Jean-Pierre et les autres.
Se lever le matin.
Embrasser ceux qu’on aime.
Vérifier qu’ils n’aient pas trouvé les cadeaux bien cachés.
Servir un bon petit déjeuner.
Mettre des chants de Noël.
Partir faire encore des courses.
Acheter encore des cadeaux car il ne faut oublier personne.
S’occuper du dîner du réveillon.
Rire, sourire, chanter, danser, prendre la main, arranger un col de manteau, mettre une mèche derrière une oreille.
Savoir que certains seront seuls, que personne ne viendra les embrasser très fort, que leurs yeux ne pourront briller devant un paquet enrubanné.
Et, à un moment, parce que le bonheur n’est l’oubli de rien, penser à Jean-François, Françoise, François, Sauveur, Martin, Henriette, Séraphine, Marthe, Pierre, Jean-Pierre et Maria.