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nature writing

  • Aussitôt que la vie, pivoines.


    Aussitôt que la vie, le livre que je viens de publier, commence son chemin ; petitement, goutte à goutte, pourrait-on dire. Merci à ceux qui l’ont déjà accueilli et à ceux qui l’accueilleront et partiront ainsi marcher dans la lumière de la colline provençale.

    Le bouquet de pivoines est sur la table. C’est le moment de ces fleurs sublimes. Je les ai ramenées du marché près de la mer, délicatement enveloppées dans une large feuille de papier, les portant au creux de mon bras. Il a fallu pour elle sortir le grand vase en verre de Maman. Il est très lourd. Elles ont d’abord été tout en boutons puis, peu à peu, doucement mais sûrement car elles sont fleurs et c’est ainsi que les fleurs vivent, elles ont déplié tous leurs pétales, et ils sont nombreux. Ce fut un instant par pétale. D’un blanc crème et d’un blanc rosé, puis un peu plus rosé tendant vers l’orangé. Et puis cette pose de la tige qui ploie légèrement sous le poids de la fleur mais qui ne rompt pas ! La pivoine ne rompt jamais. Elle est là chaque printemps. Elle sera là chaque printemps. Il est possible, même, qu’il y ait un printemps pour qu’il y ait des pivoines.


  • Passer soirée dans le pays qui vient de loin.

    Lire avec un grand plaisir le roman d’André Bucher, Le pays qui vient de loin, conseillé par un ami blogueur. On parle d’André Bucher comme le chef de file de la « nature writing » française…. Il décrit là le monde paysan avec toutes ses difficultés, sa misère, sa rudesse, que le côtoiement quotidien de la nature rend supportable. On y voit aussi ses beautés : les paysages somptueux, les nuits claires, la vie au dehors, la noblesse du travail agricole dans le sens où il a un début et une fin, ce qui le rend d’une certaine façon logique : on plante puis on récolte, par exemple. Le jeune héros trouve un sens à sa vie dans la rencontre avec cette ferme familiale dont on a voulu l’éloigner. Mais on revient toujours au pays, au lieu qui permet de comprendre le pourquoi du comment et, comme il le dit, dans « l’insolence bénie de la jeunesse » :

    « La vie, c’est comme le ciel : on ne peut se restreindre à la peindre en noir et blanc. »
    On lira prochainement d'autres romans de cet auteur. Ce serait dommage de ne pas les connaître.