Le regard de l’enfance a été formé par un vaste paysage dans lequel on circulait en autocar ou à pied – plutôt à pied. On traversait une baie bien lovée contre des montagnes au milieu de laquelle coulait un fleuve que le chemin suivait pour s’ouvrir jusqu’à la plage. Comme tout était grand ! De la falaise d’Abbadie au Jaizquibel, on suivait l’horizon du bout du doigt. En se tournant, on continuait à le suivre en traçant le long des Trois Couronnes et de la Rhune des lignes brisées comme se dessinent en haut d’une feuille des montagnes enfantines. On pouvait poursuivre au creux du ciel avec celles bien rondes des nuages.
On l’a gardé toujours en soi, ce paysage-là : on a regardé toujours loin devant.
regarder loin devant
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Ne pas oublier de regarder loin devant.