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vigne vierge

  • Moisson.

    A la veille d’un jour gris, gris de plomb, faire la liste des moissons pour avoir la force de le repeindre en gris souris.

    Ecouter la belle émission de Frédéric Lodéon sur Jacqueline Dupré, disparue il y a tout juste trente ans.
    Porter son choix sur une vigne vierge, finalement, pour faire face à l’ipomée car son feuillage en automne est décidément tellement beau.
    Commencer à tricoter un pull blanc pour une amie.
    Réserver des places pour la prochaine conférence de Boris Cyrulnik.
    S’asseoir à la plage des Sablettes pour profiter du soleil d’automne, un après-midi et laisser le sable aller et venir entre les doigts.
    Traverser la rade en bateau pour aller au marché du Cours Lafayette et en ramener des chayottes, des haricots verts et de la tapenade aux câpres et aux anchois.
    Recevoir en cadeau une belle bruyère et la poser sur la table bleue, près de l’hibiscus et du romarin pour l’avoir ainsi et aussi sous les yeux quand, l’après-midi, on a devant soi le tableau offert par la fenêtre.
    Regarder le ciel, maintenant étoilé, le matin, quand on ouvre les volets.

  • Du baume au cœur.

    L’après-midi couture se passe chez une amie qui a désormais un âge certain. 89 ans. Elle n’a pas été épargnée par les drames de la vie. Elle vit seule, désormais.
    Sur sa terrasse doucement ombragée, la vigne vierge a envahi tout l’espace et les plantes sont magnifiques : asparagus, orchidées, ficus, scheffléra, dipladenias. On lui fait des compliments : on se sent bien, là, dans ce cocon vert. Et elle répond avec une grande simplicité : « Ah, moi aussi, j’aime bien être là. Le soir, après le diner, je m’installe tranquillement ; il n’y a pas de bruit. J’y passe toujours un bon moment. »
    Cette simplicité et cette capacité à s’émerveiller mettent du baume au cœur.