En bas d’un col, gravi, franchi, descendu, s’émerveiller devant un large tapis de pâquerettes formant un ovale qui évoque ces portraits d’antan accrochés aux murs des chambres à coucher. L’herbe foisonnante, presque frisée, en est le cadre ouvragé. Bien qu’on soit fin novembre, les fleurs sont vaillantes, très hautes comme si depuis leur naissance au Printemps elles n’avaient cessé de pousser.
Sur l’instant, on a envie d’en cueillir de quoi faire un bouquet quand reviennent à l’esprit ce que disait Victor Hugo, dans Ce que dit la bouche d’ombre des fleurs coupées : ce sont des bouquets d’agonies.
Que deviendrait cet ensemble si on en rompait l’harmonie en prélevant çà et là quelques fleurettes, laissant les autres se sentir esseulées, orphelines, peut-être ?
On les regarde une dernière fois, on leur sourit et on poursuit sur le petit sentier, avec le souvenir d’elles.
Commentaires
Il faut savoir se contenter du magnifique spectacle que nous offre un parterre de fleurs, vouloir en prélever quelques une est une bêtise qui brise l'harmonie du tableau qui nous a émerveillé et condamne les quelques spécimens prélevés à s'étioler, il est plus sage d'emporter une belle image qui elle ne se fanera pas
Passe une belle journée
Amicalement
Claude
S'émerveiller, admirer ces pâquerettes qui offrent leur beauté à la fin novembre, cela suffit
Sourire ce matin... car justement dimanche dernier je suis restée en admiration devant un tapis de pâquerettes et si je reconnais ne pas avoir pensé à Victor Hugo, je me suis abstenue d'en cueillir :) C'était déjà une telle surprise de les découvrir dans cette petite clairière...Bonne fin de semaine
je préfère les photographier plutôt que les cueillir car leur souvenir perdurera au delà de leur mort naturelle......merci pour cette douce pensée, séraphine
Plus j'avance en âge, plus je me dis que la vie est précieuse , et, depuis des années , je ne cueille plus de fleurs sauvages : qu'elles vivent au grand soleil leur vie si brève , si obstinée aussi , comme ces pâquerettes . Parfois même je ramasse sur le trottoir une fleur coupée et la garde un ou deux jour de plus dans un verre d'eau . Sait-on que la composition de l'ADN de l'herbe est la même que celle de l'être humain ?
Bonjour, je ne connaissais pas ce passage de Ce que dit la Bouche d'ombre. Je connais seulement la beauté des tapis de pâquerettes, la tentation qu'on a, à laquelle j'ai longtemps cédé, d'en cueillir, et le long temps qu'il m'a fallu pour raisonner cette envie de possession destructrice...
Comme Malyloup, je préfère les photographier après les avoir admirées, pour faire durer le plaisir éprouvé. (Merci pour ton signe de réconfort chez moi.)
Des pâquerettes ! Dans mon jardin se sont les primevères qui ressortent....
C'est vrai que la tentation de les cueillir pour célébrer leur beauté est forte. On veut emporter un peu de ce bonheur simple chez soi. Avec l'âge vient une meilleure sagesse (parfois) et on peut décider de les laisser... ce qu'on a vu nous reste dans le regard!
Je ne cueille jamais les roses de mon jardin... je me contente de les photographier... si le vent en casse une, je la dépose dans un verre d'eau dont je change chaque jour l'eau pour la faire durer !
Bon we, bisous, câlins à tes Félins
Beau billet de contemplation et de sagesse. Il me rappelle les pâquerettes qui poussaient dans le gazon devant la maison de mon enfance et ma mère qui m'en envoyait cueillir pour les disposer dans un petit panier en verre, au milieu de la table, le dimanche.
Au menu de ce matin, contemplation et méditation...
Belle sagesse ! Quelle leçon ! et surtout belle journée à toi.
Des pâquerettes fin novembre ? Jolie surprise. Je pense que j'aurais fait la même chose que vous, les laisser à leur place.
un poème d'Hugo que je ne connais pas mais bouquet d'agonie me suffit pour partir en recherche
Un vrai bonheur Marie de te suivre sur les sentiers, Merci !
J'espère que les promeneurs après toi , auront eu ta sagesse.....Bises. Claudie.
"Bouquet d'agonie" comme l'expression est juste !
Belle sagesse que de ne pas céder à la tentation !
Bonne soirée !
Ce sont pourtant les seules fleurs que je laisse cueillir ... c'est si beau de voir le regard d'un enfant quand il nous les offre ...
Amitié
C'est pourtant vrai ... on a souvent envie de garder près de soi ces jolies fleurs en bouquet, mais c'est une belle définition que le "bouquet d'agonie" ... Je ne l'oublierai pas !
jamais je ne cueille des fleurs et jamais je n'achète des fleurs coupées ☺
bon WE Marie ☺☺
j'ai aimé cueillir les fleurs des champs et les mettre à la maison, comme la campagne en ville, désormais, je cueille très rarement. Tes mots sont très évocateurs et je vois presque la scène. Bises et merci
Bonjour !
Cueillir ou ne pas cueillir, telle est la question...
Une maxime amérindienne nous enseigne que la première fois que l'on rencontre une plante, on doit la saluer ; la deuxième, la reconnaître ; la troisième, la cueillir.
J'ajouterais : raisonnablement, bien sûr, pour lui assurer de pouvoir prospérer longtemps.
Merci pour votre texte qui fait naître le sourire.
Bon samedi de pluie fine et de cheminées fumantes.
Moi,je cueille les fleurs rencontrées dans mes promenades mais j ai toujours en tête la recommandation de ma prof de sciences (il y a très très longtemps) qui disait "une pour dix " S' il n y a pas 10 fleurs on ne cueille pas, S' il y en a dix on peut en cueillir. ..1 S' il y en a 20, on peut en cueillir 2 ...........La sagesse tout simplement
L'expression de Victor Hugo et belle ; j'aime les conseils de Brunette. Je les observerai, ce qui résoudra le dilemne : cueillir ou ne pas cueillir !
Je ne les cueille pas, mais je laisse mes petits-enfants en faire des bouquets lorsque nous sortons ensemble.
En rentrant ils les offrent à leur maman... et je ne la priverai pas de ce bonheur. :)