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La question du lundi. Auteur/Autrice.

C’est un très beau dossier sur Patricia Highsmith qu’on vénère, publié dans le dernier numéro du magazine Lire qu’on emprunte à la médiathèque, qui est à l’origine de la question du lundi. En effet, on y lit : « ... ta ta ti ta ta ta (le début importe peu) ... fera d’elle l’une des plus célèbres autrices américaines du XX° siècle. ».
Patricia Highsmith, autrice… Soit, une des plus célèbres des femmes qui ont écrit des livres ? Et les hommes ? Y aurait-il un classement féminin et un classement masculin bien compartimenté ? On aurait écrit, au moins : « ta ta ti ta ta ta (…) fera d’elle l’un des plus grands auteurs américains du XX° siècle ».

Quoiqu’il en soit, s’il ne fait aucun doute qu’on est ici pour l’égalité des sexes, il n’en est pas de même pour l’utilisation de plus en plus répandue de ce mot « autrice. » On n'y arrive pas. De même pour écrivaine. Pourquoi ? On serait bien en peine de l’expliquer… Ce n’est pas très joli, autrice ; ça fait un peu forcé … Va, éventuellement, pour écrivaine, quoique… Mais autrice, sincèrement, non…. Virginia Woolf, autrice ? Non : écrivain. Marguerite Yourcenar, autrice ? Non : écrivain. George Sand, autrice ? … C’est quand même un peu ridicule (mais pourquoi ?... Michèle Morgan, immense actrice, Jean Gabin, immense acteur…). George Sand, écrivain ; immense écrivain.

D’où la question du lundi : Et vous, à propos d’une femme qui écrit des livres, utiliseriez-vous le mot autrice ? A moins que la question ne soit : et vous, à propos de quelqu’un ou quelqu’une (allons y…) qui écrit des livres, utiliseriez-vous auteur ou auteure ? A moins que la question ne soit : et vous, qualifieriez-vous d’écrivain plutôt que d’auteur ou auteure quelqu’un, homme ou femme, qui écrit des livres ? A moins que la question ne soit plutôt : et vous, qualifieriez-vous de femme de lettres ou d'homme de lettres quelqu'un ou quelqu'une qui écrit des livres ?

Commentaires

  • Cette question, chère Marie, je l’attendais depuis…
    un certain temps !
    Elle ouvre en fait un immense champ de bataille :
    Ici, les femmes de lettres sont toutes des auteurs,
    les peintres ne sont pas des peintresses,
    point de capitainesses ni de pompières ou de médecines…

    Nous devrions comme toujours être sauvées par l’humour
    mais les néo-féministes qui ont pris notre relais en semblent
    bien dépourvues, hélas !
    Mathieu Bock-Côté a plaisamment disséqué ce phénomène,
    ses conclusions sont tristes : tout doit être déconstruit,
    la langue française comme le reste !

    Devant ce trou béant, restons fidèles à tous les grands auteurs,
    hommes et femmes réunis, Mona Ozouf en est également …
    une belle garante !

  • eh bien, justement, je suis en train de lire "le français est à nous" de Maria Candea et Laélia Véron, dont le sous-titre est "petit manuel d' émancipation linguistique" qui parle longuement de ce sujet et fait un parallèle entre "actrice" et "autrice", ça fait réfléchir ; Même si j' ai du mal avec "autrice" ( à la limite je préfère "auteure" )... je ne suis pas linguiste, les auteures de ce livre si, donc pourquoi ne pas leur faire confiance ?

  • Et pourtant, paradoxalement, sur le plan de la grammaire, c'est autrice qui est correct...

  • Ah mes yeux et mes oreilles ont beaucoup de mal, trop de mal avec "autrice".
    Je voterais, mais on ne va bien sûr rien me demander, pour "auteure". "Une auteure" sonne bien mieux je trouve....
    Bon lundi Marie

  • Auteur ou auteure, voilà ce que j'utilise...

  • L'écriture inclusive est odieuse et quand on lit l'es auteurs-trices ta ta ta... Je trouve ça épouvantablement lourd. J'ai aimé le mot "néo-féministe". Cependant, même extrêmement minoritaires, elles font beaucoup de bruit.
    En tous cas je préfère auteure à autrice.
    Je me demande si je n'ai pas déjà entendu médecine pour une femme médecin.
    Ceci dit, la langue française est faite pour bouger mais il ne faut pas inventer n'importe quoi.

  • "Autrice" c'est laid, mais mieux que "auteuse". Mais il existe conteuse et institutrice...
    Après conteur et instituteur.
    Je vote donc comme mes camarades pour "auteure".
    Bonne semaine

  • EcriVAINE, ce n'est pas flatteur non plus

  • Je trouve que les mots "auteur" et "écrivain" conviennent très bien pour tous...
    Il y a d'autres mots dans la langue française qui sont employés indifféremment pour les femmes comme pour les hommes...Ce n'est pas ainsi que l'on fera mieux respecter les femmes

  • Quel vilain mot. Tous ces néologismes sous prétexte de modernité sont à bannir

  • Comme toi, je n'aime ni autrice, ni écrivaine. Un auteur, femme ou homme, est un auteur. Les déconstruite c'est les séparer, c'est ségrégationniste en se voulant le contraire.

  • " autrice " me déplaît , je préfère aussi employer "auteure" ou simplement " écrivain " qui convient aussi bien pour une femme que pour un homme . Maintenant que les genres se multiplient ( troisième sexe, queer...) faudra-t-il adapter les mots "auteur" et "écrivain" pour ces catégories ? ...
    bonne semaine chère Marie

  • C'est un sujet sur lequel se casser les dents. Il y a des histoires de culture, de société, de personne, de sonorité.
    Pour l'instant j'ai choisi auteure. Choix bancal. Aussi je trouve que le 1 ou 2 qui commence notre numéro de sécurité sociale ne devrait plus être. De façon générale c'est l'être qui compte mais physiquement il existe le masculin et le féminin. Et si l'on ne mettait que le nom sans le prénom.
    Bises et douce fête de Toussaint.

  • Vraiment, l'ideologie méne au ridicule ! Ecri-vaine et autrice , quelle horreur ! une de mes amies , qui publie des romans en frémit, et jamais je n'utilise ces termes hideux , Les journalistes peuvent toujours se brosser ...une langue est vivante certes, mais quand elle évolue à coup de féminisme délirant et inculte...A la rigueur on pourrait dire "une écrivain" , "une auteur" , comme on dit" des amours passionnées " au féminin. je rejoins là ce que vous écrit gazou .

  • Je suis furieusement anti féminisation des mots, c'est une déconstruction systématique de notre langue, beaucoup de personnes voulant être dans le vent emploie à tord et à travers ces incongruités, c'est très lourd et très moche.
    Belle journée

  • mon combat féministe est bien loin d'encourager cet usage nouveau des termes féminisés, à les entendre outre ce que tu dépeins et qui interpelle nos sens, il devrait être dit "matriarcat' au-lieu de patriarcat ...
    il est bien d'autres combats à mener pour atteindre la reconnaissance universelle des femmes dans le monde que de troubler le langage ...
    amitié Marie .

  • Au début j'ai eu une réaction de rejet avec autrice et puis j'y viens petit à petit. Je l'utilise de plus en plus, surtout depuis que j'ai appris que c'était un terme couramment utilisé au moyen-âge et qui a disparu lorsque l'on a enlevé aux femmes la possibilité d'exercer certains métiers. A mes yeux, c'est une réappropriation. Ceci dit, je préfèrerais écrivaine, plus harmonieux. Je vous joins un article de France-Culture : https://www.franceculture.fr/litterature/autrice-la-tres-vielle-histoire-dun-mot-controverse

  • Merci pour ce lien, Aifelle, très éclairant. Derrière les appellations se cachent des préjugés sans qu'on s'en rende forcément compte.

  • Le terme d'autrice blesse mon oreille, j'emploie les termes d'auteur ou d'auteure, c'est doux, les mots chantent à "égalité". À tout vouloir réglementer en permanence, le monde devient fou dans de nombreux domaines il me semble... Douce journée pluvieuse Marie, bientôt des champignons, oh, JOIE !!! brigitte

  • Tout cela est bien compliqué car cela repose sur nos habitudes ancrées depuis l'enfance. Et quand c'est ancré, c'est ancré. En effet, pourquoi dit-on si facilement "une actrice" et fuit-on comme la peste le mot "autrice" ? Oui, il fait moche, il fait "triste"... Pourtant on a réussi à intégrer "factrice". Et on a bien "directrice" !! Pourquoi les auteurs et écrivains n'auraient-ils pas leur féminin ? Dans les autres domaines aussi c'est identique pour les deux sexes, mais on dit bien une "présidente" et le plus ennuyeux je trouve c'est de dire "une maire" alors qu'à l'oreille on confond avec "mère" et "mer". Dans ce cas il vaudrait mieux dire "mairesse" mais j'avoue que j'y répugne absolument, alors que l'on dit si facilement une "maîtresse" et une "prêtresse"... ou même une "poétesse" ! Non, vraiment, tout vient de l'habitude et c'est bien difficile...

  • Je lis maintenant les commentaires et suis ahurie de constater que certains traitent d'idéologie le fait de vouloir donner un féminin aux noms !! Mais ce n'est pas de l'idéologie c'est de la logique ! Ils ont tous leur féminin, sauf certains, pourquoi ?

  • Et je suis d'accord avec Tartempion qui remarque que l'on faisait moins de chichis au XVIIe siècle et que finalement cela relève d'un mauvais esprit féministe que de vouloir DEMEURER AU MASCULIN.

  • Je suis d'accord aussi. Les femmes ont été invisibles ou invisibilisées et ce y compris dans le langage. Si on amorce le mouvement inverse, ce ne sera pas facile. Tant le français est un monument et un monument fragile. Mais je crois qu'il ne faut pas se tromper de combat...

  • On a pris l'habitude de dire ces mots au masculin, et puis je pense qu'il ne faut pas chercher la petite bête, mais enfin on doit aussi ne pas tout accepter et défendre nos droits...

  • Je suis ennuyée par cette polémique.Pourquoi changer ce qui dure depuis très longtemps ! Auteur , écrivain pour une femme n'a jamais été discriminatoire et la plaçait au contraire dans une rubrique adéquate . Que l'on considère la femme tout comme l'homme , c'est normal , mais d'aller dans les extrèmes limites c'est ridicule!
    Belle journée

  • C'est une question complexe. Au moment de signer des articles, dans un guide sur Bruxelles (tous les auteurs avaient leur fonction sous leur signature), , - je ne savais pas quoi. J'avais été professeur, mais je n'enseignais plus. J'étais auteur (autrice, o;-) ce qui malheureusement ne faisait pas de moi un écrivain.
    Qu'est-ce que j'emploie ? Par la force de l'habitude, écrivain, pour Marguerite Yourcenar et les autres. Mais je spécifie toujours les prénoms (ce qui était une premier pas vers la reconnaissance des femmes).
    Pour auteur, autrice, clairement, grammaticalement, c'est autrice qui est correct (et attesté historiquement).
    Ce sera sans doute une question d'habitude. Ce qui sera naturel pour nos enfants et peut-être plus, pour nos petits enfants, ne l'est pas encore pour nous.

    Je ne sais pas ce qu'est une néo féministe, mais en Belgique, elles font du bon travail. Ça se déchire plutôt sur des questions de laïcité (en clair et en résumé sur le port du voile musulman dans les administrations ou à l'école).

    Clairement, les femmes ont été invisibilisées. J'ai vécu dans des milieux très machistes, artistes, architectes, écrivains, et pas toujours progressistes (les cénacles d' écrivains belges étaient plutôt traditionalistes).

    Je crois justement que si on veut oeuvrer pour un changement, il faut s'attaquer à tous les domaines. J'ai connu une époque où un parti politique censé être progressiste, avait voté contre la parité (c'est-à-dire garantir une place utile aux femmes sur les listes électorales).

    Une question plus philosophique se pose. Qui suis-je ? Je ne suis jamais arrivée à devenir écrivain ou écrivaine, soit parcelle que mes choix de vie ne l'ont pas permis, soit par paresse, soit les deux).

    Pour le moment, je fais des études artistiques (secondaires!) Qui devraient me permettre d'avoir un diplôme de l'enseignement artistique. (En infographie). J'aurai 66 ans ou 67 quand je serai enfin infographiste et qu'on ne pourra plus me contester le droit d'être une femme artiste. Si j'arrive jusque là :-)

    Autant dire une vie de labeur et d'efforts. Et 9 ans de cours du soir alors que j'ai déjà un diplôme de prof de français ;-)

  • oui, d' accord avec Tartempion et d' autres je sais que "autrice" existe depuis des siècles et que c' est le terme "correct", si j' ai du mal à l' employer c' est effectivement une question d"habitude"

  • Le terme correct est autrice, il heurte nos oreilles parce que nous n'y sommes plus habitués, raison de plus pour l'employer. Personnellement, j'emploie alternativement auteure, autrice, écrivaine, romancière, écrivain... Je respecte le choix des mots des autres et j'attends que l'on en fasse de même à mon égard.

  • Quelle bonne idée de poser la question. Je suis comme vous Marie, je n'arrive pas à utiliser cette nouvelle terminaison. À chaque fois que je fais un billet, je bloque littéralement devant l'ajout de ces 4 lettres. Alors, j'essaie de changer le mot pour romancière, essayiste, parolière, ou historienne... je sais pas, mais tout ce qui s'éloigne du mot autrice. On dirait une mauvaise terminaison, comme en font les touts-petits quand il réinvente un mot avec une logique enfantine. :) Quant à moi, c'est le mot 'romancière' que je trouve le plus joli, lorsqu'il s'y applique évidemment! Bonne journée Marie.

  • ps: L'idée ne viendrait-elle pas de 'instituteur - institutrice'?

  • Pour ma part, je reste à auteur pour femmes et hommes. Je ne suis pas habituée aux autres mots. Je trouve que cela ne sonne pas très juste. Notre ophtalmologue est une femme et nous lui disons, Docteur. Même notre médecin généraliste, dit Docteur en la nommant.
    Bel après-midi.

  • qu'est ce que ça m'agace cette manie de vouloir tout féminiser, le mot auteur me convient bien et plus encore le mot écrivain pour toutes les femmes de plume
    je crois que la défense des femmes passe par bien d'autres choses et en particulier le salaire, les possibilités d'études, la reconnaissance de la maternité dans la carrière, l'égalité dans le recrutement et bien sur la défense de leurs droits devant la violence
    Après cela auteur ou auteure ou autrice : cela me semble un peu vain et je partage tout à fait vos réflexions

  • je dis ou écris auteur et auteure avec un 'e' pour une femme car je n'aime pas la sonorité de 'autrice' et je n'aime pas écrivain ou écrivaine car c'est comme si les écrits étaient vains.....voilà mon ressenti.....merci pour la question, Marie et belle soirée

  • Je comprends qu'il soit parfois difficile de changer ses habitudes, mais personnellement (puisque c'est ainsi que peut se poser la question en ce qui me concerne) j'ai un peu de mal à me définir comme "auteur", ou à répondre que je suis "un écrivain". Parce que, tout bêtement, je suis UNE.
    Je trouve donc de la douceur à écrire "auteure", et à l'oreille, cela ne blesse personne.
    (je rajoute, histoire de jeter de l'huile sur le feu, que je suis également professeure).
    ;-)
    Bonne soirée, Marie.

  • Je reconnais être récalcitrante avec ces "nouveautés" ; passe encore tout juste pour "auteure"...
    Bonne fin de soirée, Marie, et bonne nuit.

  • et pourquoi pas le jolie mot de romancière ? on ne l utilise plus très souvent , on le dit suranné , alors sommes nous des sots de nous pendre la tète en inventant des mots qui nous divisent , et qui sont beaucoup moins harmonieux a nos oreilles , mais c est celui la que j emploi parce qu il désigne précisément la fonction de la personne dont on parle. mais ce n est qu un avis parmi d autres ;mais franchement que de pertes de temps en paroles futiles. bonne nuit a toutes

  • Sans hésiter je dis autrice , comme actrice , compositrice ou institutrice ou on entend le féminin . Et puis aussi parce que ce mot vien de loin et qu'il raconte comment on a voulu l'effacer et celles qui écrivaient avec .
    https://www.huffingtonpost.fr/2019/02/28/autrice-le-feminin-qui-genait-tant-lacademie-francaise-est-tout-sauf-un-neologisme_a_23680379/

  • Tout à fait d’accord avec Zoé. Le terme autrice écorche les oreilles car peu utilisé, nous n’y sommes pas habitué.es (allez, un peu d’écriture inclusive hihi).
    Le patriarcat est profondément, très profondément ancré en nous toutes et tous (et je n’y échappe pas non plus).

  • je n'aime pas la sonorité de la syllabe "trice"(ou "iss") d'autant moins que dans "autrice ", ce son n'est pas atténué par celui qui précède : "au" ; "un "o" ouvert , un son trop faible pour rivaliser avec la syllabe suivante. Ce n'est pas le cas avec "actrice, directrice, institutrice... la sonorité y est relativement atténuée par les autres syllabes . Je n'aime pas non plus les terminaisons en " esse" qui malheureusement sont souvent féminines aussi : doctoresse , majoresse, vengeresse,traîtresse, c'est franchement pénible ! Que faire ? je ne les emploie pas, je garde le masculin qui pour moi est neutre, et lorsque je lis ces mots je les supporte.

  • Je préfère "autrice" à "auteure" et, aux deux genres, ce mot désigne pour moi la personne qui a écrit ou créé quelque chose, sans être nécessairement écrivain.
    "Ecrivaine" ne me pose pas de problème - comme "africaine, américaine, franciscaine, marocaine, vilaine..." Mais je suis d'accord avec toi pour ne pas séparer les femmes et les hommes dans un classement, ce serait réducteur (pour ton exemple avec Patricia Highsmith).

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