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Savoir où est le Bonheur du Jour.

Sur le chemin de quelqu’un,
durant un après-midi pluvieux durant lequel on n’est là qu’une simple présence
et où on ne peut apporter que le peu qu’on est,
offrir quelques mots recopiés sur une petite fiche bristol
et glissés dans un joli carnet.

Ecrits il y a dix ans. C’est long, dix ans ; mais c’est court, si on y réfléchit bien.

9 avril 2014. Savoir où est le Bonheur du Jour.
Même au Printemps, le ciel peut se couvrir et recouvrir comme une chape grise et lourde la vie de chaque jour,
rappelant la toute proximité du deuil et de la maladie,
de la violence et de la jalousie, de la trahison et de l’abandon ;
rendant si proches,
trop proches,
de petits Edmond Dantès qui voudraient bien tout détruire parce qu’ils ne savent rien créer,
et entraîner avec eux dans un chaos terrible l’ensemble des vivants
pour ne laisser là que la mort.
Le temps est lourd.
Moite.
Sentir sa respiration heurtée,
violentée,
limitée.
Voir son corps prostré,
affaissé comme une poupée de chiffon oubliée dans un coin poussiéreux de souvenirs faux.
Ne plus maîtriser son cerveau, avide de tours en rond, d’envahissantes ruminations stériles.
Et cela pourrait durer.
Cela dure depuis hier,
avant-hier,
encore avant.
Cela durerait encore aujourd’hui,
encore demain,
encore après.
Mais non, car on se souvient où est le bonheur du jour.
Il permettra de vaincre.
Faire appel à toutes les fleurs du monde.
Faire appel à tous les poètes du monde.
Faire appel à tous les écrivains du monde.
Faire appel à tous les peintres du monde.
Faire appel à tous les chats du monde.
Faire appel à toutes les recettes de gâteaux du monde.
Faire appel à tous les amis du monde.
Et faire appel à Mozart.
Ecouter le quintette pour clarinette K 622.
Déposer là la tristesse.
Simplement la poser.
Elle est un fardeau si lourd et tellement inutile.
Poser sa tristesse pour que le regard se relève.
Pour que l’instant soit présent, l’instant du jour qu’on est en train de vivre, celui où on respire.
Inspirer, expirer, inspirer, expirer.
Inspirer.
Aimer alors Mozart plus que tout, comprendre encore plus aujourd’hui qu’hier combien il a dû souffrir. Combien de fois a-t-il été si triste qu’il a dû avoir envie de s’arrêter là, de jeter autour de lui des mots de haine ou des chaises ou je ne sais quoi.
Mais non.
Il a offert sa tristesse à 7 notes de musique.
Et il a créé un monde infini et fort, plus fort que tout, tellement vivant, tellement fécond.
Se relever alors.
Sortir le petit carnet et écrire.

Commentaires

  • Bonjour,
    J'ai envie de dire, à méditer !
    Merci.
    Bonne journée, bisous.

  • Merci infiniment, chère Marie, pour ce cadeau.
    Je t'embrasse en te souhaitant des jours paisibles et lumineux.

  • Merci infiniment, chère Marie, pour ce cadeau.
    Je t'embrasse en te souhaitant des jours paisibles et lumineux.

  • Quelle belle nouvelle voie avez-vous prise,
    chère Marie !
    Quelle belle nouvelle voix entendons-nous aujourd’hui !

    Dix ans de recherches et d’aboutissements,
    c’est ce qui ressort de votre quête de paix :
    l’écriture serait-elle donc une potion magique ?

    Bonnes et riches fêtes de Pâques à tous les amateurs
    de « Bonheurs du jour » !

  • Que de tristesse !! Heureusement vivre l’instant présent pour oublier le reste. Agréable journée

  • Il faut en effet, essayer, avec Mozart ou Beethoven pour moi, éloigner la tristesse, elle n'apporte pas grand chose, faire des gâteaux qui embaument la maison et admirer le bouquet qu'on a posé sur la table et humer leur parfum, pleins de petits riens qui aident à relever la tête et à sortir de la tristesse...
    Bonne journée

  • Quel poème merveilleux! Il faudra bientôt publier un recueil de vos poèmes!

  • tout à fait d' accord ! je l' attends...

  • Merci Marie pour ces belles lignes.
    Tous les soirs, même après une journée de m...., je cherche un petit bonheur qui m'a été donné dans la journée... parfois c'est le désert... mais en cherchant bien, même dans le désert il y a des oasis... alors vient le moment du "merci".

  • Ecrire, oui. Commenter est parfois difficile, "on ne peut apporter que le peu qu’on est".

  • Magnifique ! Oui, magnifique parce qu'il y a derrière toute cette souffrance qu'on a su vaincre avec cette merveilleuse recette : le Bonheur du Jour. Une recette que tu nous offres de surcroît à foison, pour que dans le partage la joie soit encore plus grande, la tendresse et la complicité plus chaudes. Et je suis sûre que ceux auprès desquels tu t'assieds le ressentent profondément. Bravo Marie, belle fête de la Résurrection.

  • Ton texte est bouleversant. Prendre à témoin tous ceux qui nous sauvent. Dont le Christ dont nous nous souvenons son acceptation totale de sa vie d'homme.
    Bises de Rhodes où nous trouvons la douceur. Bises

  • Le bonheur du jour, vous lire profondément émue.
    Sur nos chemins, respirer l'apaisement, le bonheur de l'instant .
    Je vous souhaite un doux temps pascal. Qu'il vous apporte joie et lumière.

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