La période des vacances s’achève. Les uns rentrent chez eux, les autres restent chez eux après avoir fait maison ou table ouvertes. Toujours agréables, ces rencontres, ces jours où on se retrouve. Mais, aïe, parfois, on sent un peu de tensions car les modes de vie peuvent diverger. Pour tenir, ici, on a un truc. Ce truc, c’est le tricot. Pendant les longs moments de télévision et de zappette ponctués de « mais y rien à voir » ou "on l'a déjà vu", les autres longs moments pendant lesquels on ne voit plus aucun visage mais que des sommets de crâne car qui regarde sa tablette, l’autre son téléphone, le troisième le téléphone de l’autre, les moments encore plus longs pendant lesquels on joue si on ne teste pas des applications diverses et variées, on compte ses mailles et on bénit le jour où on a pris goût au travail manuel.
Et vous, quel est le travail manuel qui vous sauve de l’ennui ?
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Semelles de vent.
Partir sac à dos, tout d’abord le long de la corniche, puis dans la forêt. Il fait merveilleusement beau : un peu de mistral pour faire baisser les températures et laisser le ciel impeccablement bleu, du soleil. Marcher tranquillement, le nez au vent. Près d’un pin, s’asseoir, sortir le pique-nique fait de pain et de fromage, d’une belle pêche blanche et d’un petit thermos de café. Se mettre pieds-nus. Ecouter des cigales, là pour peut-être quelques jours encore. Ecouter les branches des arbres chanter quand elles se frottent au vent comme des chats se frottent à des mollets d’humains. Au loin, un bateau fait retentir sa sirène. Ecrire des mots sur le petit carnet. Reprendre le chemin. Aller en bas s’asseoir sur un rocher et contempler la mer. Rentrer tout aussi tranquillement.