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  • Moisson.

    Se réveiller au son des cloches du Duomo. Puis les chants des oiseaux dans le jardin confirment qu’il est l’heure de se lever.
    Pique-niquer sur la piazza del Campo, au soleil, de foccaccia et de scamorza.
    Marcher dans les rues, visiter des églises, s’asseoir sur un muret, monter au sommet d’un musée et admirer les toits de tuiles, les campaniles, les dômes, et au loin les collines aux formes douces parsemées de cyprès, d’oliviers et de vignes.
    Boire du café.
    Ecrire des cartes postales et les mettre dans la boîte rouge.
    Aller vérifier que Pierre, dans le Maesta de Duccio di Buoninsegna, marche bien sur l’eau et s’émouvoir aux larmes devant la Madonna di Crevole.
    Mesurer sa chance.

  • Les livres-chevaliers

    Dans L’art du silence, Anselm Grün nous invite à réfléchir au silence, bien sûr, et tout autant à la parole. C’est un très beau livre car c’est ce qu’on appelle ici un livre-chevalier, en référence aux chevaliers qui, au Moyen-Age, venaient au secours des plus faibles. Ainsi, quand quelque chose a été difficile, on peut aller y puiser quelques mots qui permettent de se recentrer ; on peut retrouver les repères sur lesquels on a réussi à se construire ; on peut se reprendre si les aléas de la vie ramènent vers des périodes difficiles et venimeuses – on sait que ce temps-là est révolu, mais il a fallu s’y confronter à nouveau, et c’était douloureux.
    Voici un extrait de ce livre-chevalier, à méditer : « La question est de savoir si nos paroles éveillent à la vie. Il y a des mots qui figent, des mots qui sont eux-mêmes sans vie et qui étouffent la vie. Quand on dit à quelqu’un : « Tu es un fardeau, une nullité. Je ne veux pas avoir affaire à toi », ce genre de parole fait mourir quelque chose en l’autre, à savoir l’espoir d’une vie qui ait du sens, l’espoir d’être vu et accepté. Il y aussi des mots qui nous ouvrent les yeux et nous font comprendre des choses. Lorsqu’on nous décrit la beauté d’une montagne, on a le cœur qui se dilate. On devine quelque chose de la vérité de la montagne. Et alors la vie afflue en nous, alors nous passons de la mort à la vie. (1) »

    (1) Ansel Grün, L'art du silence, Albin Michel 2014, pp. 46/47.