Pendant bien longtemps, on s’est tenu droit. On a appris très tôt à ne pas offenser le dos de la chaise et, par extension, on s’est tenu bien tranquille afin de ne pas faire offense à qui que ce soit. Pour tenir, en se tenant droit comme un i et en ne faisant rien dépasser, ni tête ni bras ni jambe ni mot, on s’est construit une carapace bien pratique. Mais celle-ci, avec le temps, a commencé à se fissurer comme souvent maintenant les murs des maisons à cause de la sècheresse. De fissures en fissures, crac, un jour, plus de carapace mais une sorte de ruine. En deux temps trois mouvements, bing, il a fallu s’appuyer sur le dos de la chaise au risque de tomber. Et finalement, la chaise n’a rien dit…

Que cette journée soit l’occasion pour vous de faire voler en éclat votre carapace trop rigide pour entrer dans le monde de la souplesse.

« Ramenant alors les barques à terre, laissant tout, ils le suivirent » (Lc, 5, 11).
On a toujours eu plaisir à lire ce passage de l’Evangile de Luc. Simon Pierre, Jacques et Jean font un choix ce jour-là, ils se différencient des autres, oublient toute injonction de normalité, ne se préoccupent pas des critiques éventuelles ou des difficultés inéluctables à toute prise de décision radicale. Plus rien n'a d'importance pour eux : ils laissent tout et, hop, ils suivent leur chemin, ils choisissent une nouvelle vie. Chacun peut suivre son propre chemin, quel qu’il soit. C’est un passage de l’Evangile, mais il peut largement s’appliquer à toute autre situation.

Que cette journée soit l’occasion pour vous de faire les choix qui vous sont indispensables à l’accomplissement de vous-même.