Lectures en cours : « Almanach d’un comté des sables » d’Aldo Leopold, «L’alliance sacrée» de Christiane Singer et « Un temps pour se taire » de Patrick Leigh Fermor, dont c’est la sixième relecture. Comme il est indiqué en CV4, il s’agit d’ « un voyage spirituel et littéraire au cœur de la vie monastique ». Mais surtout une profonde réflexion sur la façon dont chacun doit suivre son propre chemin pour aboutir à son accomplissement tout autant que sur le fait que cet accomplissement puisse tellement interroger au plus profond qu’il soit difficile d’expliquer quoi que ce soit ; simplement constater ; et donc se taire.
Premiers : Seringat en fleurs. Artichaut du potager. Bouquet de pivoines d’un joli rose framboise. Pique-nique sur la plage en petite bande.
Premières : Coccinelle. Sauterelle. Effluve de jasmin avant d’aller prendre l’autobus. Poêlée d’asperges sauvages.
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Brins de vie.
C’est un livre magnifique que "Le sens de la merveille", de Rachel Carson. Il rassemble un certain nombre de textes dans lesquels Rachel Carson évoque son amour de la nature et en particulier de l’océan, et raconte comment l’être humain s’applique à détruire cette Terre qui lui avait pourtant donné un environnement de vie quasi parfait et quasi éternel s’il avait accepté « cette vérité fondatrice : personne ne vit pour soi-même. » (1)
Bien qu’elle soit une scientifique de grande envergure, elle ne cesse d’apprendre et de se questionner, replaçant chaque élément de la faune et de la flore dans ce grand tout qu’est la vie. Je recommande tout particulièrement le texte sur les anguilles.
Le dernier texte est une lettre à son amie proche, Dorothy Freeman, avec laquelle elle venait de passer une journée en plein air à admirer des papillons aller et venir, superbes insectes dont on sait que la vie est si courte. Il y a là une fulgurante réflexion et sur la vie, et sur la mort, et sur le fait que la vie est belle et qu’elle est un don pour lequel il faut rendre grâce :« Pour les Monarques, ce cycle (de vie) se mesure à l’aune de mois. Pour nous-même, le métré est d’une autre nature, et nous n’en connaissons pas la durée. Mais l’idée est la même : lorsque ce cycle intangible a suivi son cours, il est naturel, et ce n’est pas une chose triste, qu’une vie arrive à sa fin.
C’est ce que m’ont appris ce matin ces brins de vie flottant avec éclat. J’en ai ressenti un bonheur profond – de même, j’espère, que toi. Merci pour cette matinée. » (2)
(1) Rachel Carson, Le Sens de la merveille, Traduit de l’anglais par Bertrand Fillaudeau, Biophilia, Ed. Corti, 2021, Lettre à Dorothy Freeman, 10 septembre 1963, p. 97,
(2) Id, p. 151