Quelques vers de Nelly Sachs (1), si grande poétesse de l’écoute et de la métamorphose, en ce jour des quatre-vingts ans de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau. Que ferions-nous sans la poésie ?...
« Si les prophètes faisaient irruption
par les portes de la nuit,
faisant briller d’un éclat d’or
les routes d’étoiles étirées dans la paume de leurs mains
pour ceux depuis longtemps engloutis dans le sommeil –
Si les prophètes faisaient irruption
par les portes de la nuit
et cherchaient une oreille tel un pays natal
Oreille de l’humanité,
ô toi envahie d’orties
entendrais-tu ?
Oreille de l’humanité,
ô toi tout occupée à écouter petitement,
entendrais-tu ?
Si les prophètes se levaient
dans la nuit de l’humanité
comme des amants qui cherchent le cœur de l’être aimé,
nuit de l’humanité,
aurais-tu un cœur à donner ?
(1) Nelly Sachs, Exode et métamorphose, et autres poèmes, Traduction de l’allemand par Mireille Gansel, Préface de Jean-Yves Masson, Notice biographique établie par Blandine Chapuis, NRF Poésie Gallimard, 2023, pp. 124/125
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Prendre soin, jours, vie
Prendre soin : Purée de pommes de terre, jambon mouliné et compote de pommes, menu réconfortant préparé pour le premier repas du soir hors de l’hôpital d’un convalescent bienheureux de retrouver son environnement.
Jours : Noter que les jours ont déjà rallongé nettement depuis le solstice.
Vie : N’avoir de cesse d’aller au-devant de la vie.