Il s’agit de longer d’abord la corniche de Tamaris pour, en passant par le port de St Elme, rejoindre la Plage de St-Asile.
A l’aller, on aperçoit, installée sur le muret, une dame qui dessine. Elle a un large chapeau sur la tête et, sur ses genoux, un bloc de dessin. En s’approchant, on distingue la grande boîte de pastels ouverte devant elle. A son niveau, on s’arrête et on lui dit bonjour. Elle lève la tête et répond en souriant aussi. On parle un peu. Son dessin est à peine ébauché : une des maisons qui bordent la corniche, blanche et bleue, de style mauresque, avec un clocheton très élégant. On la félicite encore une fois et on la quitte pour continuer le chemin.
Au retour, de nouveau on l’aperçoit et, au fur et à mesure qu’on s’en approche, on remarque que sa position n’a pas varié. Elle tient toujours ses feuilles sur ses genoux et semble très concentrée. Le dessin couvre désormais toute la feuille : la maison, la végétation tout autour, le ciel si bleu. Quand on l’aborde, un simple sourire suffit et on dit : « Alors, ça avance bien ! ». La conversation reprend quelques instants.
Puis on se quitte en se disant au revoir.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 166
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Sur la corniche.
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Lettres et courriers.
Recevoir une lettre d’une amie, avec laquelle on correspond depuis plusieurs dizaines d’années. Mais depuis quelques mois, les échanges s’espacent car on a chacune plusieurs vies en une : la famille, le travail, la maison, la vie quotidienne…
Comme à chaque fois qu’on reçoit une lettre, on ne la lit pas tout de suite. On attend d’être, justement, un peu tranquille car c’est de plus en plus pénible de se presser pour tout. Il s’écoule tout un jour entre la réception de la lettre et sa lecture.
Charmante lecture.
Le lendemain matin, on y répond. On s’assied au bureau. On attrape dans le tiroir quelques feuilles de papier. On écrit plusieurs pages. On ferme la lettre qui devient alors un courrier bleu.
On colle le timbre sur l’enveloppe.
Quel plaisir d’avoir passé ce moment à écrire à la main tout en écoutant de la musique, avec un chat roux endormi en boule tout à côté.
On décide que, désormais, on ne laissera plus traîner les courriers sur le bureau et il ne se passera plus de jours durant lesquels on dira : « Ah, je n’ai pas répondu à M… », ou « Oh, je n’ai toujours pas répondu à A… », etc.
On imagine le sourire de l’amie lointaine quand elle trouvera dans sa boîte aux lettres cette rapide réponse.