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MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 162

  • Moisson.

    De très bonne heure, sur le ponton, en attendant le bateau, profiter de ce qui reste de la fraîcheur de la nuit.
    Nager.
    Aller à pied au marché de La Seyne : courgettes, tomates, poivrons, aubergines, oignons, pour la ratatouille qu’on mangera chaude ou froide, c’est selon. Choisir les légumes au marchand qui vend aussi des fleurs, lobelias, géraniums, gazanias.
    La bouteille d’huile d’olive est vide. La remplir à partir du bidon ramené de Crète par une amie jardinière.
    Lire les poèmes d’Emily Brontë, tout un après-midi, alors que la maison est bien fermée pour se protéger de la chaleur.
    Faire repeindre le grand portail et les deux murs qui lui sont perpendiculaires par deux gentils bricoleurs ; on les a connus tout petits, on les a amenés à la plage alors, on a veillé à ce qu’ils mettent bien leur chapeau et qu’ils se mouillent la nuque avant d’aller à l’eau ; et maintenant, ils sont si grands qu’ils installent facilement une canisse sur la pergola pour qu’on ait moins chaud.
    Brosser les chats.
    Recevoir deux lettres.
    Lire un bel article sur Marie Noël, qui donne envie de relire quelques uns de ses poèmes et de ses textes.
    Envoyer Foutez-vous la paix, de Fabrice Midal, à quelqu’un qui compte beaucoup.
    Ecrire cinq pages.

  • Un été avec les Sœurs Brontë. 1 : Traces.

    Après avoir terminé la correspondance des Sœurs Brontë, on pose sur le bureau l’ouvrage à la jolie couverture bleue. C’est à ce moment qu’on se rend compte que le titre est « Lettres choisies de la famille Brontë » alors que depuis plusieurs semaines on pensait lire « Lettres choisies des Sœurs Brontë ». On voit bien les visages des trois sœurs : Charlotte, Emily, Anne. Elles ne sourient pas du tout. Revient en mémoire le fameux tableau où on distingue, à l’arrière-plan, la trace du portrait effacé de leur frère, Branwell. Il n’est pas non plus sur la couverture de ce livre alors qu’on peut y lire quelques unes de ses lettres. Dans un premier temps, on s’en étonne. Jusqu’à ce qu’on repère un rectangle un peu plus sombre sur l’illustration. Il y a bien sa trace là aussi.
    Le mot « trace » sera, c’est certain, un fil conducteur de cette lecture estivale.
    Déjà, en allant chercher les livres des Brontë sur les étagères de la bibliothèque, on a retrouvé des traces de jeunesse. Des dates, des noms, écrits sur la première page. Cette façon de s’approprier les livres qu’on a perdue depuis longtemps. Des pages déchirées, des couvertures recollées, réparées. Des éditions anciennes car trouvées d’occasion sur le marché. Un marque-pages sur lequel un enfant a fait un dessin et signé de son prénom. Des prix en francs.

    Charlotte, Emily et Anne sont désormais dans un outre-temps quasi mythique car auréolé de cette lande fleurie par la bruyère et battue par le vent. Mais leurs personnages, eux, se rappellent à l’instant car, oui, c’est certain, ils l’éclaireront. Comment ?