Après avoir terminé la correspondance des Sœurs Brontë, on pose sur le bureau l’ouvrage à la jolie couverture bleue. C’est à ce moment qu’on se rend compte que le titre est « Lettres choisies de la famille Brontë » alors que depuis plusieurs semaines on pensait lire « Lettres choisies des Sœurs Brontë ». On voit bien les visages des trois sœurs : Charlotte, Emily, Anne. Elles ne sourient pas du tout. Revient en mémoire le fameux tableau où on distingue, à l’arrière-plan, la trace du portrait effacé de leur frère, Branwell. Il n’est pas non plus sur la couverture de ce livre alors qu’on peut y lire quelques unes de ses lettres. Dans un premier temps, on s’en étonne. Jusqu’à ce qu’on repère un rectangle un peu plus sombre sur l’illustration. Il y a bien sa trace là aussi.
Le mot « trace » sera, c’est certain, un fil conducteur de cette lecture estivale.
Déjà, en allant chercher les livres des Brontë sur les étagères de la bibliothèque, on a retrouvé des traces de jeunesse. Des dates, des noms, écrits sur la première page. Cette façon de s’approprier les livres qu’on a perdue depuis longtemps. Des pages déchirées, des couvertures recollées, réparées. Des éditions anciennes car trouvées d’occasion sur le marché. Un marque-pages sur lequel un enfant a fait un dessin et signé de son prénom. Des prix en francs.
Charlotte, Emily et Anne sont désormais dans un outre-temps quasi mythique car auréolé de cette lande fleurie par la bruyère et battue par le vent. Mais leurs personnages, eux, se rappellent à l’instant car, oui, c’est certain, ils l’éclaireront. Comment ?
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 168
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Un été avec les Sœurs Brontë. 1 : Traces.
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Coccinelle sur le chemin.
En revenant du pain, croiser le chemin d’une coccinelle. Elle est en plein milieu du trottoir ! Passer le pain sous le bras, se baisser et poser sa main au sol pour que la coccinelle puisse s’y accrocher.
Cela fait, se redresser et faire quelques pas de plus : juste là, les agapanthes parme du voisin dépassent du grillage. Ce sont des fleurs toujours curieuses.
Approcher la main d’une fleur, et laisser la coccinelle y poursuivre son chemin. Elle reste un moment immobile : surprise, peut-être ? à l’affût de nouvelles odeurs ou couleurs ? Puis, elle reprend sa route en allant et venant dans cette hampe dentelée.
On la laisse en lui disant au revoir. Et, en rentrant dans la maison, raconter l’épisode au bricoleur qui vient d’arriver pour repeindre le grand portail. Il ne semble pas plus étonné que cela. D’ailleurs, il dit : « On avait fait ça, un jour quand j’étais petit. On l'avait remise dans le bougainvillée.»