Alors qu’on rejoint la voiture en fin de journée, se rendre compte qu’on marche tête baissée, épaules rentrées, d’un pas rapide. Malgré les dossiers sous le bras, on sent bien qu’il serait bon de se redresser car, sinon, comment savoir que ce vent d’automne peut être une caresse et qu’il fait chanter les feuilles des platanes : celles au sol déjà, celles encore dans les branches ? On ralentit le pas, on lève le menton. On pose dans l’habitacle sac et papiers. On reste dehors un moment. On se souvient qu’on a décidé il y a bien longtemps de ne plus vivre la tête dans le guidon et que même si on y revient parfois, on sait qu’on peut compter sur le vent, sur la pluie, sur le soleil, sur la lumière du monde pour rappeler où est vraiment le plus important.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 204
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Le vent chante.
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Moisson.
Ressortir l’oignon d’Amaryllis pour le replanter.
Choisir trois jolies bruyères doucement roses et mauves pour le rebord de la fenêtre.
Admirer un ciel exceptionnel, un soir, en rentrant en bateau.
Regarder et écouter à la télévision la 9ème Symphonie de Beethoven.
Faire un tour à Coucou c’est nous pour voir ce qu’il y a en chapeaux de pluie.
Marcher sous la pluie en prenant soin de ne pas éviter les flaques d’eau.
Inviter des amis, un soir, et les écouter parler.
Retrouver un matin où on ne travaille pas, à 11H, Denisa Kerschova et pouvoir écouter une longue partie de son émission.
Aller au bout de l’embarcadère de Tamaris et regarder la mer pour réfléchir à une décision qu’on doit prendre. On y est presque.
Relire à voix haute Le silence de la mer, de Vercors.