Au détour d’une rue du centre-ville, une clématite Armandii en pleine floraison.
Les fleurs blanches aux anthères jaune pâle ont un doux parfum.
Il y a là une multitude d’étoiles.
Bien que nous soyons dans une rue ordinaire, en pleine après-midi, il y a là comme un ciel étoilé, splendide et lumineux, quand la nuit est claire et qu’en le regardant, on se souvient de ce qu’on nous disait, enfant, quand quelqu’un mourait : qu’il y aurait une étoile de plus dans le ciel.
Dans le ciel de la clématite, les fleurs étaient trop nombreuses pour qu’il soit possible de les compter à moins d’arriver à un chiffre qui soit infini.
Mais ce ciel-là, de fleurs blanches et odorantes, c’était un vrai bonheur du jour : une de ces petites aspérités qui permet de solliciter, à un moment précis, son intime élan vital pour mieux faire face à ce monde d’aujourd’hui, insensé.
La clématite Armandii a la richesse de la vie.
Dans quelques temps, il y aura des glycines parce que ce sera le printemps qui revient toujours, quoiqu’il en soit.
Comme les petits bonheurs du jour : vaciller peut-être, mais ne pas tomber.
clématite armandii
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Clématite Armandii
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Balade, clématite armandii, ancienne poste de Tamaris, Eva Bjög Ægisdòttir, écosophie, Marguerite Yourcenar encore et toujours, Mime Marceau.
Balade : Les feuilles des acanthes sont resplendissantes ; elles promettent des fleurs qui le seront tout autant. La clématite Armandii des voisins fleurit ; les feuilles qui entourent les si jolies fleurs blanches sont du même vert que les feuilles des acanthes. L’ancienne poste de Tamaris a été repeinte d’un bel orange. Les enfants qui sortent de l’école ne portent plus ni bonnet ni manteau mais tiennent encore souvent à la main, bien fort dans leur poing serré, un dessin qu’ils ont fait dans la journée ; déjà, ils savent qu’il y a souvent du vent ici. Les autres voisins ressortent la cage de leurs canaris : on reprend l’habitude des après-midi musicales.
Lectures : Eva Bjög Ægisdòttir, « Les filles qui mentent », un roman policier ; « Une écosophie pour la vie » toujours en cours ; Marguerite Yourcenar : « Souvenirs pieux », déjà lu plusieurs fois, la première en 1981.
Méditation : Une citation du Mime Marceau dont on célèbre le centenaire de la naissance : "Avant de dire quelque chose, il faut s'assurer que le silence ne soit pas plus important".