La couleur violine a attiré le regard. Puis, en regardant plus attentivement, on remarque que les fleurs sont bordées de blanc. C’est le premier cyclamen de la saison qu’on voit chez la fleuriste. On le prend immédiatement, avec le réflexe de se dire qu’on le lui apportera car elle aime tant cette couleur là, si douce, qui lui rappelait sa propre mère. On lui dira : « Regarde le joli cyclamen que je t’ai trouvé ! ». Elle répondra : « Ah oui…. Merci beaucoup. C’est le premier cette année. Je vais le mettre à côté de ceux de l’an dernier. Ils commencent à repartir. » Car elle arrivait à faire repousser quasiment tous les cyclamens qu’elle avait eu en cadeau, d’une année sur l’autre.
On ne peut pas le lui apporter, celui-là. Mais elle a nous a transmis le goût d’avoir des plantes qu’on peut garder des années et des années ; de s’occuper de sa maison pour la rendre accueillante ; d’avoir des fleurs à la maison, tout le temps. Encore l’autre jour, quelqu’un disait : « Toutes ces fleurs, dans la chambre de ta mère, c’était si beau ». Il faut garder de ses parents ce qui est éternel. Et le transmettre aussi.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 221
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Le premier cyclamen de l’automne sans elle.
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Le soin des autres.
En faisant les courses, prendre ce qu’il faut pour ceux qui aiment manger à la maison si souvent qu’ils s’y sentent comme chez eux.
A la pause de midi, téléphoner à une amie qui a passé un examen médical pour savoir ce qu’il en est.
Au moment du café, écouter une collègue parler, s’interroger, douter, et lui parler pour qu’elle reprenne confiance.
En rentrant, passer voir une dame âgée, une amie maintenant, simplement pour dire bonjour et prendre des nouvelles du jardin.
A la maison, repasser méticuleusement le linge qui sera porté par quelqu’un d’autre et qui doit se sentir bien.
Dans la cour, admirer les photos du nouvel habitant du quartier, déjà âgé de deux jours mais encore à la maternité avec sa maman, que son papa montre fièrement.
A midi, parce qu’on est là, dresser la table et inviter les maçons à venir s’y installer pour le repas, au lieu de rester dehors.