Continuer à tricoter un châle rose et violine en regardant des épisodes d’Hercule Poirot à la télévision.
Prendre un café au Sport, à Sanary, avec sa vieille tante de 90 ans, et bavarder de tout et de rien.
Admirer l’hibiscus qui a fait trois fleurs d’un coup.
Apprendre qu’une amie très chère va passer prochainement pour faire connaissance avec la petite maison.
Marcher dans l’eau sur la plage des Sablettes, tôt le matin.
Au petit déjeuner, goûter le miel de lavande acheté à Aix en Provence et se régaler.
Programmer trois séances de yoga dans la même semaine.
Prendre beaucoup de temps pour lire.
Prendre beaucoup de temps pour écrire.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 220
-
Moisson.
-
La lumière de Camoin.
Un matin, c’est dit, on se prépare vite et on part à Aix en Provence, visiter au Musée Granet l’exposition Camoin dans sa lumière.
On connait bien ce peintre, et on prend plaisir à revoir des toiles venues de musées où on est allé déjà leur rendre visite.
On s’émeut des lettres de Matisse et de Camoin qu’on prend le temps de lire.
On fait aussi connaissance avec d’autres tableaux, entr’aperçus dans les pages d’un livre. Jeune Napolitaine, de 1906, car on aime le fauvisme et on trouve si beau ces couleurs toutes ensembles (blanc, jaune, bleu, rouge, vert, rose). Coucher de soleil à St Tropez, de 1904, car on aime aussi rester les pieds dans l’eau. Lola sur la terrasse, 1920, car on aime être sur une terrasse, en plein soleil, en plein hiver, avec pour horizon la mer et le ciel qui se partagent plusieurs nuances de bleus. On recopie d’ailleurs sur le petit carnet qu’on a toujours dans le sac quelques lignes de Colette, à propos du bleu de Camoin :« Le bleu fondamental déserte rarement sa mer originelle. Il se réfugie dans une crique claire, élabore le violent en exploitant un fond d’algues roses, plante une crête translucide, bleue malgré tout, sur une vague, plaque sous une trouée de nuage un éclatant métal…." (1945).