Rester des hommes.
Le soir, sur la terrasse, s’installer pour lire le journal. Le sol est chaud. Les cigales chantent encore. On a passé une belle journée à recevoir une amie très chère venue faire connaissance avec la petite maison.
On lit un long article sur Robert Antelme, l’auteur de l’Espèce humaine, le récit qu’il fit de sa déportation à Buchenwald.
On va et on vient entre l’article et le livre qu’on va chercher dans le bureau niché dans la mezzanine.
On recopie une phrase :
« Le ressort de notre lutte n’aura été que la revendication forcenée, et presque toujours solitaire, de rester, jusqu’au bout, des hommes ».
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 219
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S’appuyer sur ceux qui sont forts. 2.
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La porte ouverte.
Par un matin tout ensoleillé, le coup est rude et on est sidéré. Les jambes flageolent et on s'assied.
Mais on ne crie pas. On n’hurle pas au loup. On n’appelle pas à l’exclusion de qui que ce soit. On ne juge pas les uns ou les autres car on n’est pas le siège d’un tribunal.
On se souvient qu’on a des rêves tellement grands qu’on ne peut les perdre de vue : la paix, la justice, la tolérance, la fraternité, la liberté.
On se rappelle ses choix de vie, même si ce n’est pas toujours facile : on l’a expérimenté soi-même : l’amour est plus fort que la mort.
Puis, on retrouve ses forces et on continue son chemin, dans la simplicité et l’ordinaire. On va chercher le courrier au bout de la cour et on revient, en laissant comme toujours la porte ouverte derrière soi.