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MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 268

  • Etre à la hauteur de soi-même.

    Laisser parler quelques jeunes gens qui ont besoin de s’épancher. Dans ce monde si dur, décrocher un emploi est si difficile et même une nouvelle formation met la barre si haute et les candidats sont si nombreux que l’objectif semble inaccessible.
    Les laisser parler, oui, le temps qu’il faut.
    Bien les écouter – ils en ont tant besoin.
    Puis, leur parler. De la vie. Du travail. D’eux. Se permettre de leur donner quelques conseils pour mieux organiser leur temps et ne pas avoir l’impression d’être dans une course effrénée ; pour mieux se considérer aussi et ne pas laisser les discours négatifs prendre le pouvoir sur leurs projets. C’est la vie qui est dure, ce ne sont pas eux qui ne sont pas à la hauteur. Et plutôt que de toujours faire la liste de ce qu’on n’a pas encore fait, on peut, le soir, faire la liste de ce qu’on a fait. C’est déjà pas mal. Car ce qui est important surtout, c'est d'être à la hauteur de soi-même.
    Et leur dire aussi qu’ils sont formidables.

  • Un jour.

    Revenir encore et encore à ce poème d’Aragon lu quand on était si jeune. Encore et encore, il donne des forces et aide encore et encore à rester debout :

    Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
    Sa protestation ses chants et ses héros
    Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux
    A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime

    Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
    Emplissant tout à coup l'univers de silence
    Contre les violents tourne la violence
    Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue

    Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
    Un jour de palme un jour de feuillages au front
    Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
    Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

    Ah je désespérais de mes frères sauvages
    Je voyais je voyais l'avenir à genoux
    La Bête triomphante et la pierre sur nous
    Et le feu des soldats porté sur nos rivages

    Quoi toujours ce serait par atroce marché
    Un partage incessant que se font de la terre
    Entre eux ces assassins que craignent les panthères
    Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché

    Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
    Un jour de palme un jour de feuillages au front
    Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
    Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

    Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
    Des manières de rois et des fronts prosternés
    Et l'enfant de la femme inutilement né
    Les blés déchiquetés toujours des sauterelles

    Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
    Le massacre toujours justifié d'idoles
    Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
    Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou

    Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
    Un jour de palme un jour de feuillages au front
    Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
    Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche