- 13 septembre 2010. Envers et contre tout.
Une journée de libre, ensoleillée et silencieuse.
Parfum de la confiture de melon et de pastèque qu’on vient de mettre en pots.
Parfum de la cardamone dans la compote de pommes.
Dans le jardin, les chats dorment, abandonnés à leurs rêves.
Le téléphone retentit et perce à cœur ce moment tranquille.
Le professeur de broderie ne brodera plus. Ne verra plus d’écureuil dans les arbres du parc.
Le silence revient au fur et à mesure que cessent les battements assourdissants du cœur cassé.
C’est l’heure du repas.
Mettre la table sur la terrasse. Sortir de la jolie vaisselle. Ecouter Mozart. Déjeuner au son de la musique. Se souvenir que c’est un vrai bonheur de vivre ça.
Offrir ce bonheur du jour au professeur de broderie.
- 14 septembre 2010. Faire son possible.
Le matin, ouvrir de très bonne heure les volets et regarder le ciel étoilé. Combien y a-t-il d’étoiles dans le ciel ? Faire un gâteau au chocolat, de la compote de pommes parfumée à la cannelle et à la cardamone.
Le midi, aller déjeuner dehors, dans un coin d’ombre, et sentir le vent rafraîchir les bras et les jambes encore nus.
Le soir, regarder le marquoir de broderie et se rappeler pleins de bonheur. Les tasses en porcelaine anglaise ; les brioches qu’on tartinait de confitures inimitables ; les bois flottés ; les bouquets de mimosas ; les cheveux qui ont repoussé au moins deux fois ; comment ranger les fils de broderie ; les sachets de lavande ; les fous-rires ; les petits mots envoyés par la poste ; les pousses de chlorophytum ; les silences…
S’endormir ce soir, rassurée de savoir que si on ne peut atteindre l’impossible, du moins on aura fait notre possible dans l’instant.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 448
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12 septembre 2013. Relire d’anciens Bonheurs du jour.
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9 septembre 2013. Verts.
Un jour de rangement, regarder longuement le parasol vert posé dans le coin de la terrasse, tout neuf, encore bien plié dans son emballage, et dont on ne se sert pas car il est trop grand.
Souffler en se disant que, quand même, c’est bien dommage et qu’il faudrait le donner à quelqu’un qui aurait un jardin, qui aurait besoin d’un nouveau parasol, ou qui n’aurait pas de parasol, et qui en plus aimerait le vert, et qui aurait de la place…
Entendre alors la gentille voisine qui est dans son jardin. Au mépris des convenances, de jardin à jardin, l’interpeler.
- Bonjour ! Vous n’auriez pas besoin d’un parasol ?
- Oh oui !
- Et bien j’en ai un, là. (Montrer le parasol). Vous le voulez ?
- … Euh…. Mais oui, pourquoi pas ? Merci mais…
- Venez donc le chercher !
Un autre jour, alors qu’on est en train de se reposer dans le jardin, en rêvant à la belle promenade qu’on a faite dans le vent le long de la mer couleur d’émeraude, entendre sonner. Ouvrir à la gentille voisine. Elle est aussi peintre et apporte une toile superbe montrant une belle vague verte qui tente de suivre le vent.
- C’est pour vous remercier pour le parasol.