Regarder le ciel chaque matin, ses nuances violines qui s’éclairent et s’épanouissent quand l’aube est bien réveillée.
Se réjouir de la réussite de quelqu’un et pouvoir continuer à l’inciter à aller droit vers son risque, comme aurait dit René Char.
Passer voir, sans prévenir, quelqu’un qu’on sait seul et qui s’en réjouit, fait du café, sort des biscuits.
Aller au cimetière et prendre le temps de tout nettoyer pour pouvoir amener bientôt de nouvelles plantes pour l’automne.
Continuer la récolte des graines de Belles-de-nuit.
Offrir à quelqu’un qu’on aime bien un exemplaire du Journal d’une seconde vie pour qu’entre nous le lien ne soit pas seulement mécanique mais s’incarne plus.
Brosser les chats.
Ecrire beaucoup de pages qui viennent comme ça.
MOISSONNER / Moisson - Page 203
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Moisson.
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Moisson.
Marauder des figues sur le figuier au doux parfum de chaleur. Ouvrir les figues comme on l’a appris enfant afin de bien veiller à ce qu’aucune guêpe ne soit pas entrée dans le fruit. Manger la belle chair violette.
Recevoir le catalogue Bergère de France dont les pages sont frangées par des échantillons de laine.
Faire des muffins à la framboise pour le goûter.
Relire un peu de Rilke.
Terminer deux brassières : une blanche et une bleue. Sur la bleue, coudre des petits boutons en forme de canards ; défaire la blanche qu’on trouve de guingois et la recommencer. On y mettra des petits boutons ronds en nacre.
Le long de la corniche de Tamaris, commencer la récolte de graines de belles-de-nuit.