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LIRE / Livres du matin, du sac à main, du soir - Page 55

  • Passer la soirée avec Charles de Foucauld.

    Passer la soirée à lire Je ne pense plus voyager, de François Sureau, emprunté à la bibliothèque. Il faudra sûrement acheter ce livre pour le garder près de soi : il est beau, et on aime Charles de Foucauld.
    Comme l’auteur, on a rencontré un jour Charles de Foucauld, sans vraiment comprendre le personnage et son histoire. Mais on a senti qu’il n’y avait pas de hasard dans cette rencontre-là.
    Foucauld, c’est un homme de rien : « (Il) n’a rien à proposer, ni action, ni rendement » (page 63). Il était seul, rongé comme beaucoup par le passé : « on dit qu’une de ses pires épreuves était le souvenir » (page 86).
    On est resté longtemps page 71 dans laquelle l’auteur évoque le dictionnaire touareg élaboré par Foucauld ; et ce mot « Edel » qui signifie tout à la fois espérer, ou arriver de nuit quelque part, que l’on soit attendu ou pas.
    Arriver quelque part. Attendu ou pas.
    Tard dans la nuit, on reprend de vieux livres de Charles de Foucauld ou sur Charles de Foucauld et on regarde ses photos. Oui, il eut cette vie durant laquelle il avait le regard morne ; puis cette autre vie au regard intense qui voyait au-delà des choses ; là où il était arrivé, sans doute.

  • Passer la soirée au verger.

    Passer la soirée à lire A l’ombre du verger, de Tracy Chevalier.
    Une vraie lecture plaisir, comme toujours les romans de cet auteur : on y parle pommes et vergers ; graines et nature ; du temps qu’il faut pour faire un arbre ; d’ hommes devant des arbres ; d’arbres qui donnent un sens à la vie.
    Quand on aime les arbres, on se laisse porter par ces personnages viscéralement liés à des pommiers plus vivants que nature, nommant les arbres avec exactitude, en rencontrant, ébahis, d’aussi vieux, quasiment, que l’humanité.
    On regardera maintenant autrement les pépins des pommes et, qui sait, ira-t-on, après les avoir gardés dans la poche, les planter quelque part.