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edward abbey

  • Trésor.

    Ranger la bibliothèque car les livres vont et viennent. On les sort des rayons, on les feuillette, on les pose sur une table, on les descend dans la salle, on les emmène dans le sac à dos ou le sac à main. On en amène de nouveaux qu’on lit, qu’on annote, qu’on relit et qu’on se décide à mettre enfin sur une étagère à l’endroit qui semble leur convenir : roman, poésie, religion, histoire, art, …
    Au moment où on range Ma vie dans monts, d’Antoine Marcel, près de Thich Nhat Hanh, Edward Abbey, John Haines, Paolo Rumiz, Anselm Grun, d'autres encore et surtout l’incontournable Sue Hubbell, on le feuillette pour retrouver cette jolie phrase qu’on y avait soulignée :

    « Lorsque votre lecture fait vivre un livre, ce n’est plus ce volume inerte au milieu des volumes poussiéreux de la bibliothèque, c’est un trésor. »

  • Passer la soirée avec un garçon sauvage.

    Passer la soirée (en fait, plusieurs tellement on a pris son temps) à lire Le Garçon sauvage, de Paolo Cognetti. C’est un très joli livre sur une expérience de vie solitaire en pleine montagne. Une fois terminé et quelques passages notés, on se demande où le ranger. Avec Mario Rigoni Stern, car on y parle des arbres ? Près de la bande des solitaires heureux, comme Sue Huebbel, Henry David Thoreau, Edward Abbey… Pour l’instant, c’est plutôt du côté des arbres qu’il ira :

    J’admire le sapin rouge comme l’habitant d’un pays sombre (page 117)
    J’admire le pin sylvestre comme un pionnier (page 118)
    J’admire le mélèze comme un frère (page 118)
    Je vénère le pin cimbro comme un dieu (page 119)

    On a toujours rêvé d’être un arbre, et on se demande si parmi tous les arbres de la création, ce ne serait pas en mélèze qu’on serait le mieux :

    Il aime le soleil, les versants sud des montagnes, les terrains secs. Il cherche la lumière en se dressant de toute sa hauteur, plus haut que ses camarades : l’une après l’autre, les branches plus basses sèchent, un peu comme les feuilles des palmiers, et un rien suffit à les casser. Mais la fragilité des branches est le prix à payer pour avoir un tronc solide : c’est avec le mélèze que l’on construit la travée des ponts et des toits. Sur la poutre maîtresse, la tradition veut que les montagnards gravent la date de construction : les maisons les plus imposantes de cette vallée remontent toutes au début du dix-huitième. Quand je les regarde, je pense à ces mélèzes vieux de quatre siècles, le premier passé dans la forêt et les trois autres à porter une maison, et il me semble que c’est là le service le plus noble qu’un arbre puisse rendre à un homme. (page 119)