Il y a des années, on avait lu le journal de Raïssa Maritain – livre qu’on a perdu très vite, prêté à de multiples lecteurs ; on pense souvent à ce volume qui doit vivre sa vie de livre, en allant de part et d’autre. On y avait trouvé un passage qu’on n’a jamais oublié, dans lequel l’auteur disait qu’il fallait tout faire pour ne pas vivre à la superficie de soi-même.
C’est resté comme un guide, cela.
Et, après avoir passé la soirée avec un ouvrage de Thich Nhat Hanh dans lequel il évoque la demeure intérieure propre à chacun, on a encore pensé qu’il faudrait racheter le journal de Raïssa Maritain. On pourra le faire demain, en allant le commander à la librairie Charlemagne.
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Sous la superficie.
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Passer la soirée avec un bon roman : Le bal mécanique
Passer la soirée (non, en fait, plusieurs soirées, ainsi qu’une longue matinée) avec Le bal mécanique, de Yannick Grannec. Ah, voilà un bon gros roman, avec des personnages à foison, des personnages qui ont du corps, une histoire, un avant, un après, des émotions, des paroles, des silences ; et il y a le temps qui passe, et on revient en arrière, et on repart vers après : un roman qui ne se lit pas en deux temps trois mouvements, un roman qui ouvre sur le monde, plutôt que de lorgner du côté du nombril d’un auteur, un roman dont on interrompt souvent la lecture pour aller chercher dans la bibliothèque d’autres livres.
Ainsi, un soir, on a près de soi tout l’œuvre peint de Paul Klee, un livre sur Otto Dix, un autre sur le Bauhaus, et encore un autre, et un autre, et on fait une liste car on ira à la médiathèque voir un peu ce qu’il y a sur le sujet, etc.