Partir sac à dos, tout d’abord le long de la corniche, puis dans la forêt. Il fait merveilleusement beau : un peu de mistral pour faire baisser les températures et laisser le ciel impeccablement bleu, du soleil. Marcher tranquillement, le nez au vent. Près d’un pin, s’asseoir, sortir le pique-nique fait de pain et de fromage, d’une belle pêche blanche et d’un petit thermos de café. Se mettre pieds-nus. Ecouter des cigales, là pour peut-être quelques jours encore. Ecouter les branches des arbres chanter quand elles se frottent au vent comme des chats se frottent à des mollets d’humains. Au loin, un bateau fait retentir sa sirène. Ecrire des mots sur le petit carnet. Reprendre le chemin. Aller en bas s’asseoir sur un rocher et contempler la mer. Rentrer tout aussi tranquillement.
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Semelles de vent.
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Contemplation.
Contempler trois petits papillons à peine jaunes voleter ensemble joyeusement.
Contempler un voilier sur la mer qui brasille en contrebas ; le léger arrondi de sa voile blanche indique qu’il avance.
Contempler les bourgeons du figuier, brillants, dont certains laissent apparaître la courbe d’une feuille qui sera verte.
Contempler les violettes en tapis, poussées juste là où l’ensoleillement arrête l’ombre.
Contempler deux tourterelles posées sur un fil électrique ; en roucoulant, elles se disent des secrets, ou des projets.
Contempler, sur le chemin d’une colline, les vignes qui se déploient et les oliviers dont les ramures, au loin, sont d’un rose matinal.
Contempler l’effilochement des nuages de l’aube.
Contempler le premier silène et la première bourrache.