Parce qu’on ne sera finalement abattue par rien, et surtout pas par la mélancolie, parce que la poésie, les mots, les livres, les oiseaux, les fleurs ou la musique sont des amers inaltérables, passer la soirée avec Philippe Jaccottet, à lire Taches de soleil, ou d’ombre. Recopier ce passage qui redonne des forces :
« Il fait nuit noire encore mais soudain, j’entends un premier cri d’oiseau, une première fusée sonore. Bruit d’eau sur des cailloux. Je ne sais quel est l’oiseau qui chante ainsi le premier – le chasse-doutes. (« Qui n’a pas entendu – mais vous l’avez tous entendu, n’est-ce pas ? – ce petit oiseau sur le bord de l’aube annoncer la naissance d’un monde aussi pur que son chant… »). Je me rappelle par cœur cette phrase de Roud entendue il y a plus de vingt ans et qui, avec quelques autres, m’a fait entrer au cœur même de la poésie. Contre tous les systèmes. Me voici apaisé déjà, hors de tous les nœuds de rêves.
Le monde de la poésie – et ce chant. » (page 58).
philippe jaccottet - Page 10
-
21 juin 2013. Passer la soirée avec Philippe Jaccottet.
-
13 mars 2013. Passer la soirée avec Philippe Jaccottet.
Passer la soirée avec Philippe Jaccottet, à relire Notes du ravin. Le marque page de la dernière lecture est resté près de ce passage souligné : « La dernière sonate pour piano de Schubert m’étant revenue hier soir, par surprise, une fois de plus, je me suis dit simplement : « Voilà ». Voilà ce qui tient inexplicablement debout, contre les pires tempêtes, contre l’aspiration du vide ; voilà ce qui mérite, définitivement, d’être aimé : la tendre colonne de feu qui vous conduit, même dans le désert qui semble n’avoir ni limites, ni fin ».