Quelques lignes de Charles Juliet dans le petit livre qu’il a consacré à Shitao et Cezanne et dont il faut découper les pages au fur et à mesure de la lecture :
« Shitao parlait de « la Suprême Simplicité », et Cezanne lui aussi déclarait : « Je veux être simple. Ceux qui savent sont simples. » J’ajoute : ceux qui ont parcouru le long chemin de la connaissance de soi sont évidemment simples. Ils sont aussi humbles et sereins. Ils se sont décompliqués, dépouillés de leur égocentrisme, ils ont dépassé les conflits qui les entravaient, et ainsi, ils ont accédé à cette simplicité d’être qui va de pair avec l’acquiescement à soi-même. »
Charles Juliet, Shitao et Cezanne, une même expérience spirituelle, Ed. L’Echoppe, 2003
charles juliet
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Décomplication
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Des mots qui aident à vivre.
Des mots qui aident à vivre, c’est le titre d’un livre du si regretté Charles Juliet qui aimait, lui aussi, recopier des phrases qui devenaient ainsi des citations.
Lire dans le journal ces mots d’un poème de Guillaume Apollinaire,
« Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores »
fait du bien, tout comme le souvenir qui se ravive de connaître ces mots-là, tout comme la possibilité d’aller chercher dans le rayon poésie « Le Guetteur mélancolique », livre lu, relu, jauni par le temps, annoté, tout comme de l’ouvrir presque tout de suite à la bonne page.
Oui, la poésie aide à vivre. Les mots aident à vivre. Ils sont de toute éternité.
Voici tout le poème (1) :
Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores
Etonnons-nous des soirs mais vivons les matins
Méprisons l’immuable comme la pierre ou l’or
Sources qui tariront Que je trempe mes mains
En l’onde heureuse
(1) Apollinaire, Le Guetteur mélancolique, NRF Poésie/Gallimard, 1970, p. 33