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frédéric boyer

  • Ciel, oiseaux, Evangiles, Frédéric Boyer.


    Contemplation : Comme chaque matin le ciel ; d’un sombre immaculé où brillent des étoiles posées çà et là, là où elles savent qu’elles doivent être pour qu’on les reconnaisse et qu’on lise leur histoire ; d’un rose tirant vers le mauve, strié des traces rectilignes d’avions invisibles ; d’un gris touffu de nuages porteurs de cette pluie que les Sioux savaient invoquer ; d’un bleu plissé de vols d’oiseaux.

    Emerveillement : Quatre petits oiseaux ébouriffés, gris jaune, posés sur une branche d’arbousier ; serrés les uns contre les autres, ils piaillent parce qu’ils sont tout jeunes et que leurs parents ne leur ont pas encore appris à chanter ; mais cela ne saurait tarder.

    Lecture : La traduction par Frédéric Boyer des Evangiles. Il faudra penser à recouvrir le livre pour le protéger, car il ira un peu partout, sorti du sac à dos lors d’attentes aux arrêts de bus ou de bateaux, dans les salles d’attentes, lors d’arrêt pendant des promenades, sur la plage au soleil.

  • Commencer ou poursuivre.

    La vigne vierge commence à bien s’étaler sur le mur blanc et à enrouler le porche.
    Elle connaît intimement le cours du temps : elle a pris ses couleurs d’automne, ce rouge de la vigne à nul autre pareil. Quand on regarde ses feuilles de très près, on peut suivre du regard les nervures boursouflées de cette sève qui, préservée dans un ailleurs hivernal, fécondera les prochains bourgeons.
    Les plantes ont un élan vital ; puisons à leur force.
    Elles suivent leur chemin et deviennent ce qui leur est offert d’être ; par moments elles ploient sous le vent ou sous le gel ou sous la pluie ; par moments elles sont à terre ; par moments elles disparaissent ; par moments, elles renaissent.
    Les belles-de-nuit ne sont-elles pas en train de disperser à tout va leurs graines en leur confiant les teintes qu’elles auront à déployer l’été prochain ou l'été suivant s'il leur faut plus de temps ?
    « C’est ici mon chant qui commence (1)», disait Virgile.
    Chaque jour, commencer la suite d’un chant.




    (1) Virgile : Le souci de la terre, nouvelle traduction des Géorgiques par Frédéric Boyer, Ed. Gallimard, 2019