En époussetant les étagères du minuscule bureau-bibliothèque où on passe désormais beaucoup de temps, voilà qu’on tombe sur un livre d’Anne Ancelin lu il y a quelques années, Ici et maintenant vivons pleinement, qu’on prend le temps de feuilleter pour en relire des passages. En voici le début qui incite à la méditation : « Bien des gens ne font que survivre. Sans raison particulière, puisqu’ils n’ont pas souffert de drame violent, de guerre, de génocide. Seulement, ils ont oublié le plaisir et la joie de vivre pleinement, de profiter de chaque instant de la vie et des petits plaisirs qu’elle nous offre – un rayon de soleil, des fleurs qui poussent, la couleur des ailes d’un papillon qui volète, et même les nuages, les « merveilleux nuages ».
phrase à méditer
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Une phrase à méditer. Anne Ancelin.
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Phrase à méditer.
Dans son livre, La sagesse espiègle, Alexandre Jollien parle de la « machine à mouron » (pp. 73 et 75).
Le mouron ! On n’avait plus entendu cette expression depuis bien longtemps. Se faire du mouron, se faire des cheveux blancs, se faire du mauvais sang…
Voici une phrase qui incite à la méditation :« La machine à mouron a une mémoire d’éléphant. Elle engrange tout et ne manque pas une occasion de nous resservir l’écho lointain des anciens traumatismes, des blessures mal cicatrisées, ce qui est resté coincé en travers de la gorge. » (p. 75)
L’expression est juste, pertinente, fulgurante même : quand, tout à coup, ça y est, la rumination commence et que, malgré tous nos efforts, rien n’y fait et ça revient, ça revient, ça revient…
Mais on s’en souviendra et on s’en servira les jours gris. On dira : « Hé, la machine à mouron ! Arrête un peu ! » Merci Alexandre.