Alors que la nuit devient probable plus tôt que d’habitude, retrouver Titiano et son bateau pour une grande promenade. Partir par les canaux, les grands et larges, Canal de Canareggio, Grand Canal, puis, le batelier décide d’aller et venir pour nous montrer sa Venise, celle de son enfance, « je suis né là », « j’ai habité là », celle de sa vie quotidienne, « j’habite là maintenant », celle de Vénitiens qu’on aperçoit, sur le pas de porte d’un bacaro, en train de boire un ombra en parlant fort et en dégustant des cichetti tandis que des enfants font de la patinette sur le quai.
Puis les canaux deviennent plus étroits, et c’est alors une Venise silencieuse que seul le clapotis de l’eau sur la coque du bateau alerte et quelques fenêtres s’allument sur la nuit enfin tombée, laissant entrapercevoir, au-delà du linge étendu, des vies du soir, quand le travail est fini et qu’on rentre chez soi.
sérénissime
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3 novembre 2013. Sérénissime. Quart.
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1er novembre 2013. Sérénissime. Ter.
Après un long apéritif au Campo Santo Stefano que la nuit commence à recouvrir, entrer dans la Galerie Contini pour voir une exposition Bottero, au 3ème étage.
Se régaler de voir encore une fois ces personnages si ronds, que le bonheur rend si légers qu’ils peuvent, pour certains, voir la vie du haut de leurs fines pointes rouges.
En partant, au rez-de-chaussée, comme une apparition, un tableau de Zoran Music, là. On a tellement pensé à lui le temps de toutes ces heures à marcher dans Venise.
Oui, comme une apparition, cette femme dans un fauteuil rouge, si présente et pourtant à peine visible, déjà loin dans l’ombre qui se confond avec ses longs cheveux noirs. Un tableau plein de brume qui rappelle que Zoran Music habitait Venise et que le matin, sans doute, il devait la voir aussi, cette brume, vigile du jour, qui s’effiloche peu à peu aux pignons des maisons pour disparaître mais promet de revenir.