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  • Le message.

    Au moment où deux chemins professionnels se séparent, recevoir un message inattendu et émouvant.
    Non, pas émouvant. Plus qu’émouvant. Bouleversant. Non, plus que bouleversant, touchant. Touchant car dévoilant une proximité que, d’un commun accord, on avait laissée silencieuse ; et signalant, par sa forme, le respect d’une certaine réserve.
    D’autant plus inattendu aussi que c’est un message dans un sens inaccoutumé ; de haut en bas. On ne s’y attendait pas. On n’y aurait jamais pensé. On ne l’avait pas prévu.
    On le lit. On le relit.
    On réfléchit à ce qui y est dit de ce qu’on est dans cette vie du jour.
    On relit encore le message.
    Comment va-t-on faire pour aller dire merci ? Non, pas merci. Il faudrait un autre mot. Lequel ? Peut-être pas un mot. Il en faudrait deux, ou trois même. Qu’est-ce qu’on va dire ?
    On ne dira rien. Que pourrait-on ajouter qui puisse être utile ?
    On ne fera rien non plus.
    Mais, le soir venu, on a lu à haute voix le message là où des parents reposent. Ils auraient été émus, bouleversés, touchés. Ils auraient dit : « Ah, ça alors…. Et ben dis donc… » ... Eux qui de l’école n’ont eu que de courts souvenirs, ils auraient relu le message, se le seraient passés de l’un à l’autre. Il est possible qu’ils aient eu les yeux pleins de larmes mais ils auraient été fiers. Et heureux.



  • Moisson.

    Se lever tôt, avant même que le réveil ne sonne.
    Dans la maison endormie, préparer le café, faire griller le pain, ouvrir les fenêtres et sentir que la pluie chaude de l’été va venir bientôt.
    Boire le café en écoutant les informations puis éteindre la radio.
    Lire.
    Entendre le voisin partir travailler : c’est comme un signal que la journée doit commencer, même si c’est un jour où on reste là car on peut travailler à la maison.
    Lancer une lessive. Repasser le linge. Essuyer la poussière. Ranger la pièce. Balayer la terrasse. Regarder les plantes et les rassembler pour qu’elles s’abreuvent quand il pleuvra tout à l’heure.
    Changer les draps.
    Etendre la lessive.
    Faire la cuisine.
    Lire.
    Ecrire deux lettres.
    Aller à pied à la Librairie Charlemagne récupérer la commande de livres.
    Au retour, offrir le visage aux grosses gouttes de la pluie de l’été.
    Lire.
    Travailler.
    Déjeuner.
    Lire.
    Travailler.
    Prendre un thé.
    Plier le linge qui est sec.
    Lire.
    Brosser les chats.
    Lire.
    Dîner tôt car on doit aller garder un petit bébé.
    Arriver dans la maison du bébé.
    S’installer et lire. De temps en temps, se lever pour aller l’écouter dormir, et le regarder aussi.
    Lire.
    Rentrer à la maison.
    Lire alors que la nuit s’avance, les trois chats tout près.
    Ecrire dans le petit carnet noir ces quelques vers de Tomas Tranströmer mis en exergue de Sables mouvants d’Henning Mankell :

    « N’aie pas honte d’être homme, sois-en fier !
    Car en toi une voûte s’ouvre sur une voûte, jusqu’à l’infini.
    Jamais tu ne seras parfait, et c’est très bien ainsi. »