Donner le biberon à un bébé de cinq mois. Il tient fermement d’une main le biberon et de l’autre la main de l’adulte. Peu à peu, son petit corps s’alourdit et ses paupières parfois se ferment. Il finit par lâcher prise quand il est repus.
Nager.
Préparer des poivrons à l’huile.
Faire un beau plat de tomates à la provençale.
Recevoir en cadeau Le chat zen, de Kwong Kuen Shan et un pot de miel de Corse.
Prendre un café en terrasse au Sport à Sanary tout en lisant Le Monde.
Arroser les plantes à cinq heures du matin.
Apporter le repas, un midi, pour plusieurs collègues. Installer la table dans l’obscurité de la pièce qu’on veut garder fraîche. Papoter. Rire. Prendre date pour un autre repas en commun et se mettre d’accord sur le menu.
Emprunter Sable mouvant, d’Henning Mankell à la Médiathèque. Réserver le dernier livre de Sylvain Tesson et Quelques grammes de silence d’Erling Kagge.
Bien avancer dans la relecture de Jane Eyre.
Noter toute la semaine l’heure à laquelle les cigales se mettent à chanter : 4H30 ; 4H00 ; 5H00 ; …
Faire du mieux qu’il est possible et donc rentrer le soir fourbue mais tranquille.
Admirer des haies de lauriers-rose : des blancs, des rouges, des roses, des jaunes.
Ecrire trois pages.
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Lecture du matin : Annie Dillard.
Un soir de lecture, après avoir fini un roman policier, on a voulu continuer à lire et on a attrapé En vivant, en écrivant, d’Annie Dillard qu’on a commencé il y a quelques jours.
Mais on n’a pas pu continuer. En effet, Annie Dillard se lit le matin. A chaque fois qu’un de ses livres est venu s’adjoindre à la vie de lecture qu’on aime mener depuis des années, on les a lus le matin.
Ainsi, En vivant, en écrivant, on en lit quelques pages en prenant le petit déjeuner, sur le ponton, durant la traversée. Quand il s’agit de faire le soir le trajet en sens inverse, on relit les pages du matin et on s’arrête sur ce qu’on a souligné ; parfois on recopie quelques mots sur le petit carnet noir. On n'avance pas dans la lecture, comme si c’était seulement un jour nouveau qui donnait la possibilité d’aborder de nouvelles pages.
D’ailleurs, en exergue, Annie Dillard cite ce vers d’Emerson :« Personne ne se doute que les jours sont des dieux ».
Il faudra chercher où ce vers se trouve dans l’œuvre du poète.