La psychanalyste et philosophe Cynthia Fleury range ses livres (nombreux) "par ordre alphabétique".
C’est un sujet de conservation, cela, comment ranger les livres dans une bibliothèque que tous les amoureux des livres ont régulièrement entre eux. Pour les uns, c’est donc par ordre alphabétique (dans cette interview, il est supposé qu’il s’agit des noms d’auteurs, pas des titres), pour d’autres, par siècle (vague souvenir que c’était ainsi que les livres étaient rangés à Petite Plaisance, la maison de Marguerite Yourcenar), par genre (les romans, les pièces de théâtre, les biographies, les essais, ...), peut-être pour d’autres encore par taille. Mais toujours, n’est-ce pas, sur des étagères.
D’où la question du lundi : Que pensez-vous du rangement par ordre alphabétique ?
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Les écumes de la mer.
Regarder l’écume de la mer. Quand une vague se forme, elle l’en coiffe. Quand la vague se brise dans l’effervescence des flots dansants sous le vent ou sur la grève de la plage, c’est de cette brisure qu’elle éclot. Elle est ainsi à chaque fois nouvelle. Une multitude d’écumes distinctes toujours au sommet des flots bleus ou gris ou verts. Autant d’écume, d’écumes, autant de vagues. Une création qui jamais ne cesse, qui n’a jamais cessé, qui ne cessera jamais. Quand le vent ne souffle pas, c’est simplement un temps de pause. L’écume réfléchit alors, peut-être ? Elle rêve des lieux où elle sera l’écume ? Ou bien la vague ? Ou bien est-ce une attente tranquille, une mini-jachère de mer, le temps que le vent revienne souffler. Car s’il ne souffle pas là, on peut être certain qu’il doit souffler ailleurs puisqu’il n’y a pas de monde sans vent et les vagues là-bas se former puis se briser et l’écume naître, les écumes naître. C’est partout qu’elles existent, les franges d’écume au sommet des flots, c’est partout qu’elles sont à chaque fois nouvelles, chacune différente mais si semblable à l’autre, dans chaque mer, dans chaque océan, dans chaque grand lac. Aujourd’hui. Hier. Demain.